Au PS, les tractations se multiplient à l'approche du Congrès
LEMONDE.FR | 09.11.08 | 15h01 • Mis à jour le 10.11.08 | 08h44
Dans la dernière ligne droite avant le
Congrès, les tractations se multiplient au Parti socialiste. Pour
Vincent Peillon, député européen proche de Ségolène Royal, il semble
que la motion victorieuse, jeudi, lors du vote des militants parviendra
à proposer un premier secrétaire "dans les quarante-huit
heures"."Il serait bien que les socialistes arrivent en ayant réglé
toutes ces questions au congrès, c'est-à-dire avant jeudi", a déclaré M. Peillon, dimanche 9 novembre sur France Info.
Outre M. Peillon, plusieurs lieutenants de l'ancienne candidate à la
présidentielle, comme David Assouline et Julien Dray, se sont relayés
dans les médias pour souligner que Mme Royal "reste absolument légitime pour postuler" à la succession de François Hollande. D'ailleurs, un sondage Viavoice paru lundi dans Libération révèle que Ségolène Royal ferait, pour 51 % des Français, un "bon" chef du PS.
Alors que M. Hollande, soutien de la motion Delanoë, a souligné samedi sur son blog qu'il revenait à la motion de Mme Royal de proposer "un nom de premier secrétaire", il a précisé dimanche, sur la radio BFM, que "d'autres configurations" seraient possibles en cas de rejet des propositions du camp Royal. Julien Dray a de nouveau clairement proposé ses services. "Ça peut être moi", a lancé le député de l'Essonne sur Canal+, en soulignant la nécessité, à ses yeux, que le patron du PS soit issu de l'Assemblée "parce qu'il faut créer cette symbiose entre le terrain et le débat parlementaire".
Une façon de légitimer sa propre candidature par rapport à celle de
deux autres proches de Ségolène Royal, Vincent Peillon, eurodéputé, et
François Rebsamen, sénateur, eux aussi cités ces derniers jours comme
possibles candidats de compromis.
"LES NOMS QUI ONT CIRCULÉ NE SONT PLUS DANS LA COURSE"
M. Peillon, qui fait figure de favori au sein de sa motion si Mme Royal ne se lance pas, a lui estimé que "tous les noms qui ont circulé ne sont plus dans la course", une possible allusion à Bertrand Delanoë et Martine Aubry, notamment. Les partisans de la maire de Lille jugent que la motion Royal a "la responsabilité d'essayer de réaliser le rassemblement des socialistes sur une base politique". Mais, pour le cas où l'entreprise de Ségolène Royal échouerait, ils font valoir que Mme Aubry occupe "une position centrale" sur l'axe droite-gauche au PS. De son côté, le maire de Paris Bertrand Delanoë s'est montré assez laconique, sur France 3 : "Aucune question de personnes ne m'intéresse à ce stade." Un des proches du maire de Paris, Harlem Désir, a toutefois laissé entendre que les discussions ne seraient pas si simples. "On peut être en tête et avoir des positions qui empêchent une majorité", a-t-il lâché sur Europe 1, en citant la question du positionnement vis-à-vis du MoDem. Il a également réaffirmé son souhait d'un axe Delanoë-Aubry : "Il n'est peut-être pas trop tard pour que ceux qui, sur le fond, ont des conceptions communes puissent essayer de les faire avancer dans ce congrès."
"Si Ségolène Royal était empêchée a priori, victime d'un front du refus, il y aurait une révolte des militants, et une incompréhension dans l'opinion", a mis en garde Manuel Valls dans le Le Journal du dimanche. Le député, qui fait partie de la coalition conduite par l'ex-candidate à la présidentielle avec le maire de Lyon Gérard Collomb, ne souhaite pas forcément que Ségolène Royal elle-même devienne première secrétaire. Il estime néanmoins que ce n'est pas à ses adversaires de décider pour elle.
Dans le même temps, sur l'aile gauche du
parti, Benoît Hamon s'estime toujours dans la course pour la
succession. Fort d'un beau succès jeudi (près de 19 % des votes des
militants), et malgré la défection de Jean-Luc Mélenchon, il a précisé,
sur France 2, qu'il "discute" notamment avec le camp Royal. Des tractations qui n'ont pas manqué de faire sourire la majorité : "Tout le monde est prêt à se dévouer pour être candidat", a ironisé l'UMP.