PS: la nuit des petits canifs
PS: la nuit des petits canifs
(photo : lepiaf.géo - flickr - cc)
« Il y a une petite araignée là, je ne sais pas si c’est un signe de malheur ou de bonheur ? »
s’interroge Martine Aubry devant des milliers de personnes à la Tribune
du Congres de Reims. D’une pichenette elle débarrasse le pupitre de la
bébête. Araignée du matin : chagrin, Martine. Voilà qu’en effet la
bestiole de la division est venu envenimer ce dernier jour du Congrès
du Parti socialiste. Pas de synthèse, même partielle, et toujours trois
candidats : Martine Aubry, Benoit Hamon, et Ségolène Royal. Comme si
ces trois jours n'avaient servi à rien.
Bertrand Delanoë, ne présentera pas de candidat, il vient de le confirmer, pour ne pas « alimenter la guerre des chefs » , et « rajouter à la confusion ». « Je ne serai pas un problème pour vous »,
a-t-il lancé pour justifier cette décision. Ainsi se poursuit la
fracture qui n’a cessé depuis cette nuit de se creuser entre les
motions du Parti socialiste.
Nuit des petits canifs
La « Nuit des longs couteaux »
— qu'on devrait plutôt appeler la « nuit des petits canifs »,
puisqu'elle n'a débouché sur rien — a finalement commencé à 3h30. A
tour de rôle, les candidats ont descendu le grand escalator qui reliait
la salle de réunion au hall d’entrée du Palais des Congres de Reims, où
les attendaient, hagards, les journalistes.
Ségolène
Royal a ouvert la danse, en se plaçant en victime, décidée à avancer
l’argument qu’elle avait tout fait pour sauver le Parti socialiste de
cette déroute, mais qu’il avait besoin de sang neuf. Et une fois de
plus elle a placé le sort du PS entre les mains des militants : «
Les militants vont avoir la parole jeudi prochain. La main tendue que
nous avons tendue vers les autres n’a pas été saisie. Jeudi, les
militants vont avoir à choisir entre le retour de méthodes d’un autre
âge et un autre parti avec d’autres méthodes avec une nouvelle
génération. »
Une nouvelle génération, ce sont
les mêmes arguments, avec les mêmes mots que nous retrouverons une
demie heure plus tard dans la bouche du candidat Benoît Hamon. Le jeune
candidat persiste et signe en faisant cavalier seul : « Le front Tout Sauf Ségolène était illusoire, lance-t-il à l’attention des journalistes. Il
reposait sur une construction médiatique. Nous avons discuté d’un
accord politique autour d’un candidat au poste de Premier secrétaire,
nous restons ouverts, (…), mais j’aspire à ce que le changement
s’incarne dans cette candidature. Je fais donc le choix de maintenir ma
candidature car nous avons besoin de cette force nouvelle pour incarner
le parti a gauche ». Et de rajouter, en fin de matinée : « Il y a besoin de nous !
Cette nuit, il n'y a pas eu de synthèse,ni partielle, ni générale (…)
Les militants ont indiqué leur volonté que le parti socialiste soit à
gauche, et leur volonté de rénover le parti. »
Dimanche 16 Novembre 2008 - 11:37
Virginie Roels
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