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Mon Mulhouse3
20 novembre 2008

La France industrielle met ses grands sites en veilleuse face à la chute de la demande

La France industrielle met ses grands sites en veilleuse face à la chute de la demande

                        [ 20/11/08 ]

L'usine Renault de Flins ferme aujourd'hui pour quinze jours. Celle de PSA Peugeot Citroën à Sochaux va s'arrêter pendant un mois. Chez ArcelorMittal, Michelin, Yara, Rhodia, etc., de nombreux sites vont tourner au ralenti, face à la chute des ventes. Une situation jamais vue à cette échelle. Elle risque d'accélérer la désindustrialisation de la France.

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C'est la plus ancienne et l'une des principales usines de Renault en France. Mais, aujourd'hui, les parkings et les immenses bâtiments de Flins, dans les Yvelines, resteront déserts. L'usine avait déjà fermé ses portes pour quinze jours en octobre. A partir de ce matin, ce sont à nouveau les vacances forcées jusqu'au 3 décembre pour ses 3.500 salariés. Inutile de produire des voitures qui iraient gonfler les stocks sans trouver preneur...

Flins n'est pas un cas à part. A travers toute la France, de nombreux grands sites vont tourner au ralenti jusqu'à la fin de l'année. Chez Renault, mais aussi chez PSA Peugeot Citroën, chez le numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal et le pneumaticien Michelin, chez le chimiste Rhodia et le fabricant d'engrais Yara, chez les producteurs de papier... Du jamais-vu à cette échelle. Le mouvement a déjà commencé, comme le montre le recul de près de 7 % de la consommation d'électricité des industriels français en octobre par rapport à octobre 2007. Mais le pire est à venir. Car, avec l'aggravation de la crise, les réductions de production annoncées par les entreprises sont chaque jour plus drastiques.

L'automobile touchée au coeur

Un exemple ? L'usine PSA Peugeot Citroën de Sochaux. Le berceau de Peugeot et le plus grand complexe industriel de France. Le groupe avait prévu d'y arrêter sa production trois semaines à partir de la mi-décembre. Finalement, il sera fermé un mois complet, dès le 8 décembre, a annoncé hier la direction. Grâce à l'accord sur la modulation du temps de travail, les quelque 13.500 employés échapperont cependant au chômage technique.

Les constructeurs automobiles sont les premiers touchés. Compte tenu de la chute brutale du marché et de la mauvaise année 2009 qu'ils anticipent, Renault comme PSA Peugoet Citroën entendent réduire leur production de 25 % à 30 % au quatrième trimestre. Mais la crise se propage à grande vitesse au-delà des constructeurs. L'usine Michelin de Roanne (Loire), qui emploie 900 personnes, s'apprête ainsi à fermer trois semaines en décembre, contre une seule prévue au départ. De même, le coup de frein de ses clients de l'automobile amène Rhodia à réduire de 40 % sa production de polyamide dans trois usines. Son concurrent allemand BASF a, de son côté, annoncé hier la fermeture temporaire de... 80 usines dans le monde (lire ci-dessous), à cause des déboires de l'automobile, mais aussi du BTP et du textile.

Inquiétude générale

La sidérurgie réduit également la voilure de façon spectaculaire. ArcelorMittal compte arrêter de 11 à 15 de ses 25 hauts-fourneaux européens ces prochaines semaines, dont 4 ou 5 en France. « Non seulement le marché baisse, mais il y a de plus en plus d'annulations de commandes, explique Edouard Martin, délégué CFDT. En France, les usines d'acier plat ne seront plus utilisées qu'à 52 % de leurs capacités en décembre, alors qu'en juillet on était encore à 98 %. La direction dit que tous les hauts-fourneaux redémarreront et prévoit de remonter à un taux de 72 % fin mars. Mais on craint qu'elle n'en profite pour fermer définitivement certaines installations anciennes, comme à Florange. » Telle est bien l'inquiétude générale. « Ces fermetures temporaires pourraient annoncer une accélération de la désindustrialisation de la France », juge Guillaume Thibault, consultant chez Oliver Wyman. Avec une interrogation particulière sur le sort des sous-traitants. « Ils sont bien plus fragiles que les donneurs d'ordre et le trou d'activité peut les faire disparaître, s'alarme Yvon Jacob, président de la Fédération des industries mécaniques. C'est sur eux que les pouvoirs publics devraient concentrer leur attention. »

DENIS COSNARD

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