EDUCATION NATIONALE Darcos : "La résistance au changement, la fonction principale des syndicats"
EDUCATION NATIONALE
NOUVELOBS.COM | 20.11.2008 | 11:25
Le ministre de l'Education nationale déclare qu'"organiser de manière systématique" des grèves est "démodé". Il a prévenu qu'il poursuivrait les suppressions de postes et qu'il entendait résoudre "la pure question politique" des villes qui n'organisent pas le service minimum d'accueil. La grève de ce jeudi devrait être particulièrement suivie.
Darcos juge la grève des enseignants "démodée"
Le ministre de l'Education nationale s'est montré très virulent, jeudi
20 novembre, tant envers les syndicats enseignants qu'envers les
communes qui n'appliquent pas le service minimum d'accueil (SMA) à
l'occasion de la grève des enseignants. Xavier Darcos a d'abord
brocardé sur RTL les syndicats de l'Education nationale "dont la
fonction principale est la résistance au changement", estimant
qu'"organiser de manière systématique" des grèves comme "réponse aux
problèmes de l'école" était "démodé".
Depuis 2000, a affirmé le ministre de l'Education nationale, "nous
aurons eu 33 grèves, soit plus de quatre grèves par an". "Cela montre
qu'il y a dans ce ministère une culture de la grève qui nous empêche de
parler des choses réelles, des questions qui concernent les élèves",
a-t-il poursuivi.
"J'ai envie de dire à ceux qui font la grève qu'il faut qu'ils fassent
attention parce que le monde, la France avancent plus vite que les
cortèges".
"Les professeurs méritent mieux"
Selon Xavier Darcos, "organiser de manière aussi systématique et si
répétitive comme réponse aux problèmes de l'école des protestations,
des refus (...) est une (façon) démodée d'aborder les problèmes".
Reconnaissant que la grève qu'il "entendait" allait être "importante",
il a fustigé "la résistance des cadres syndicaux". C'est "la preuve,
a-t-il dit, que ce que nous faisons est efficace". Il a prédit qu'il y
aurait "moins d'un gréviste sur 2 dans le second degré"
"Par définition, depuis que nous organisons le travail à l'Education
nationale, il y a une résistance des appareils qui n'est pas celle des
professeurs. Les professeurs méritent mieux que d'avoir des syndicats
dont la fonction principale est d'organiser la résistance au changement
comme si le monde ne changeait pas autour de nous", a-t-il poursuivi.
Le ministre a estimé que "les Français auront le sentiment d'avoir vu
cela 30 fois". "La casse du service public, le manque de moyens, la
colère des personnels, le ministre qui n'entend pas, le mépris. Combien
de fois, a-t-on entendu cela depuis une trentaine d'années?".
"C'est de la blague"
"Ce n'est pas une question d'organisation du service minimum d'accueil,
c'est une pure question politique, ne faisons pas semblant de ne pas le
savoir", a ensuite poursuivi le ministre.
"Vous savez bien que tout ça c'est de la blague", a-t-il insisté.
"Toutes les communes de droite y arrivent, et toutes les communes de
gauche, ou certaines communes de gauche, disent qu'elles n'y arrivent
pas", a ajouté Xavier Darcos.
De nombreuses communes refusent d'appliquer le SMA qui oblige à
mobiliser des personnels des collectivités locales pour s'occuper des
enfants. A Paris et à Lyon, les mairies ont annoncé qu'elles ne
l'appliqueraient pas. En banlieue parisienne, des dizaines de villes
sont dans ce cas, notamment en Seine-Saint-Denis et dans les
Hauts-de-Seine, selon des chiffres communiqués par les rectorats et les
syndicats. Le recteur de l'académie de Créteil prévoyait que 508
communes sur 604 se conformeraient jeudi à l'obligation légale, tandis
que dans l'académie de Strasbourg, 41 communes se sont refusées à
appliquer le SMA, contre 412 qui assureront un service d'accueil, selon
le rectorat. (avec AP)
Vers une grève très suivie dans l'éducation - Nouvel Obs
La grève de jeudi dans l'Education nationale s'annonce très suivie
selon les syndicats. Cette journée sera l'occasion du premier test
national pour le service minimum d'accueil.
Mots-clés : grève éducation
Retrouvez moi : http://monmulhouse.canalblog.com/