Alsace À Strasbourg, le premier hôtel alsacien « écolabellisé »
Le 11/12/08 à 07:03 - Hervé de Chalendar
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L’hôtel Monopole Best Western, à Strasbourg, est certifié « écolabel européen » depuis début 2007. Quelles conséquences pour l’hébergeur et l’hébergé ?
À
l’entrée, à côté des plaques annonçant la « licence IV » et le nombre
d’étoiles (trois en l’occurrence), une indication moins traditionnelle
: elle informe (en anglais) que cet hôtel, le Monopole Best Western,
dans le quartier de la gare, à Strasbourg, est certifié « écolabel
européen ». « Nous sommes le seul hôtel alsacien dans ce cas », précise Pierre Siegel, cogérant de cet établissement acquis par son arrière-grand-père en 1919. « Quand nous avons obtenu ce label, début 2007, nous n’étions que le troisième hôtel en France ».
Cette labellisation a été facilitée par l’affiliation au réseau Best Western. «
Le groupe nous a aidés. Franchement, je comprends que des hôtels
indépendants n’aillent pas vers la certification : c’est long,
compliqué, ça coûte de l’argent… »
On certifie une démarche
Combien ça coûte ? Dans ce cas précis, « quelque 15 000 € »,
dont environ 2 000 € de frais de dossier remboursés par Best Western,
et une cotisation annuelle calculée sur le chiffre d’affaires (1 400 €
HT en 2007 pour Pierre Siegel, réinvestis par Afnor dans la
communication). « Il se trouve qu’on avait déjà fait de gros
travaux concernant la chaudière et l’isolation… Mais pour être
labellisé, on n’est pas obligé d’atteindre tout de suite l’excellence
écologique. En revanche, il faut s’engager à s’améliorer ». Ce qu’on certifie d’abord, ainsi, c’est la démarche.
Qu’est-ce que ça change pour le client ? « Le but est que ce soit le moins visible possible ! » Signes les plus distinctifs : trois poubelles dans les chambres, pour trier les déchets. « Dans l’ensemble, c’est respecté », assure Pierre Siegel. « Nos clients viennent surtout du nord de l’Europe, ils sont sensibilisés… »
Autres particularités : de la confiture en vrac (et non plus en
portions individuelles) au buffet du petit-déjeuner, des produits pour
la salle de bains en distributeurs (mais les inconditionnels peuvent
réclamer leurs échantillons à la réception), des verres plutôt que des
gobelets en plastique, des brochures sur le bureau, la possibilité
d’emprunter un vélo, etc.
Qu’est-ce que ça change pour le personnel ?
Il a droit à des formations, pour adopter un comportement plus
respectueux de l’environnement mais pas forcément, assure Pierre
Siegel, plus contraignant. « Nous l’avons sensibilisé au nettoyage
des chambres : au lieu d’arroser la baignoire de produits d’entretien
et de frotter, on conseille de vaporiser ce qu’il faut et de laisser
agir le produit… On consomme moins de produit et on se fatigue moins ».
Qu’est-ce que l’hôtelier y gagne ?
Une image, plus que des clients supplémentaires ; ces derniers n’en
sont pas encore à faire leurs choix en fonction d’un tel label. En
revanche, « des sociétés commencent à intégrer la démarche écologique dans leurs critères ». Il y gagne aussi de l’argent : « On évite des gaspillages, on est dans une logique de gain économique ». Ainsi avec les « mousseurs-aérateurs », qui réduisent la consommation d’eau. « Label ou pas, je ne comprends pas que l’on ne soit pas plus nombreux à effectuer ce type d’investissements… »
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