Salon de la malbouffe : quand la réalité dépasse la fiction

26 octobre 2008

Salon de la malbouffe : quand la réalité dépasse la fiction

Des steaks précuits aux liqueurs rajeunissantes, les produits présentés cette année dans le secteur «innovation» du salon international de l'agro-alimentaire, sont certes étonnants, mais franchement peu ragoûtants.

Salon de la malbouffe : quand la réalité dépasse la fiction

Cette semaine, dans Marianne, Périco Légasse pousse un coup gueule contre le salon international de l'agro-alimentaire (SIAL) qui vient de s'achever, au parc des expositions de Villepinte. Il faut dire que c'est mérité. Certains produits présentés comme des innovations s'éloignent de plus en plus de l'alimentation pour rejoindre la fiction.

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Mal-bouffe
envoyé par Marianne2fr

Qui a vu «l'aile ou la cuisse» de Claude Zidi, ou lu «Charlie et la Chocolaterie» de Roald Dahl, s'est toujours rassuré à l'idée que le produit de l'imagination débordante d'un auteur n'atterrirait jamais dans nos assiettes. Eh bien, il suffit d'un petit tour au dernier Salon du SIAL pour comprendre que le déni n'est plus permis.

Ainsi, il y a quelques années, des publicitaires avaient imaginé une fausse pub, réalisée à l'initiative des producteurs de sucre, pour dénoncer la « malbouffe ». Les produits «Fast huîtres», «Rapid' asperges» étaient présentés dans un décor kubrickien où un couple préparait des asperges en faisant couler des traînées de glu verdâtre qui se transformaient miraculeusement en quelques minutes, ou des huîtres, en déposant une gelée grisâtre dans des coquilles en plastique. Les publicitaires en avaient cauchemardé, l'industrie agroalimentaire l'a fait !

Pâte à sandwich tout-en-un, miam!
Il y a, d'abord, le spray « Airspuma », de la compagnie britannique Imaginative Cuisine. Imaginatifs, les concepteurs de ce produit l'ont été pour inventer les parfums : framboise, mangue passion, vanille, champignon, truffe… Si les coulées ne se muent pas, elles, en autant de fruits et champignons, elles sont censées apporter une touche gustative et décorative aux plats qu'elles accompagnent. À part la couleur, rien, pas même la texture, ne les distingue vraiment les unes des autres…

Alors, plutôt que de proposer plusieurs produits qui différeraient par la couleur, Hénaff, le producteur de pâtés bretons bien connus, a choisi pour sa part le tout-en-un : le « cœur de sandwich », nouveauté 2008, une formule qui permet aux amateurs de viande et de légumes d'étaler, d'un seul coup de couteau, tous ces ingrédients sur la même tartine, sans que l'on fasse forcément bien la différence entre l'émincé de poulet et le bout de poivron à l'intérieur. Trois recettes sont proposées : le poulet à la catalane, le poulet au curry et le jambon aux légumes. Un produit qui n'est pas sans rappeler le three-course-dinner gum de Charlie et la Chocolaterie, un chewing-gum qui permet de mâcher entrée, plat et dessert en même temps. Le « cœur de sandwich » est d'ailleurs épaissi à la gomme alimentaire…

Pour regarder l'autre reportage que nous avons consacré au SIAL, cliquez ici.

Pour en avoir plus, découvrez l'article de Périco Légasse consacré cette semaine, dans Marianne, au groupe Lactalis.