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Mon Mulhouse3
11 octobre 2008

Jörg Haider, leader de l'extrême droite autrichienne meurt dans un accident de voiture

La police autrichienne inspecte le véhicule de Jörg Haider. | REUTERS/DANIEL RAUNIG

REUTERS/DANIEL RAUNIG

La police autrichienne inspecte le véhicule de Jörg Haider.

          

Jörg Haider, leader de l'extrême droite autrichienne meurt dans un accident de voiture

   Jörg Haider à Vienne, le 22 septembre 2008.       

REUTERS/LEONHARD FOEGER

Jörg Haider venait de réussir à hisser son parti de l'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ) à la quatrième place de l'échiquier politique du pays lors des élections du 28 septembre.

   

Son retour, tonitruant, sur la scène politique autrichienne aura été de courte durée. Le chef du parti populiste autrichien BZÖ et gouverneur de Carinthie, Jörg Haider s'est tué, samedi 11 octobre, dans un accident de la route, a annoncé la police de Klagenfurt (sud), la capitale de la Carinthie dont il était le gouverneur depuis 1999. "Il est mort aux premières heures du jour, samedi, à Klagenfurt", a annoncé l'agence APA en citant le permanencier de la police municipale.

Selon les premières indications, Jörg Haider, âgé de 58 ans, circulait seul à bord de sa voiture de service sur une route nationale au sud de la capitale de la Carinthie lorsque son véhicule a quitté la voie pour une raison encore inconnue. Peu avant l'accident, il venait de doubler un autre véhicule dont la conductrice a alerté la police. Sa voiture a effectué plusieurs tonneaux après avoir quitté la chaussée. Grièvement blessé à la tête et au thorax, il est décédé peu après des suites de ses blessures. "Pour nous c'est la fin du monde", a commenté Stefan Petzner, le porte-parole et vice-président du Mouvement pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ) de Jörg Haider. A moins que cela ne sonne, plus humblement, le glas de cette formation qui ne vivait que grâce à la personnalité de son chef charismatique, véritable animal politique présent sur la scène politique depuis des décennies.

Les débuts de Jörg Haider remontent en effet à 1970. Il dirige alors les jeunes du Parti libéral (FPÖ), un conglomérat de deux grands courants, l'un de droite nationaliste, l'autre de droite nationaliste dont le seul point commun était de ne pas supporter la mainmise des grands partis. En 1979, Jörg Haider entre au parlement. Mais c'est en 1986 qu'il déboule véritablement sur la scène politique autrichienne. Avec l'aide du courant National-allemand, il fait alors main basse sur le FPÖ en éliminant l'aile libérale. Le FPÖ vire radicalement à droite.

Trentenaire dynamique, Jörg Haider se taille alors un franc succès en dénonçant la dérive des partis traditionnels, notamment les socialistes empêtrés dans une suite de scandales financiers et d'abus clientélistes. Il profite également de la vague nationaliste qui a porté l'ancien secrétaire général de l'ONU Kurt Waldheim – qui sera ensuite rattrapé par son passé d'officier dans la Wehrmacht – à la présidence de l'Autriche en faisant du "respect pour la génération des soldats", c'est-à-dire les combattants des armées nazies, un cheval de bataille.

Trois ans plus tard, en 1989, il arrache la Carinthie aux sociaux-démocrates et en devient gouverneur grâce à une alliance avec le Parti conservateur. Poste auquel il doit renoncer temporairement, en 1991, à la suite de ses déclarations complaisantes à l'égard de la politique pour l'emploi du IIIe Reich. Il reconquiert Klagenfurt en 1999 pour en faire son fief.

Les législatives de 1999 sonnent comme une déroute pour les deux grands partis autrichiens submergés par la vague FPÖ. Ce parti recueille alors 29,6% des suffrages et devance le parti conservateur. La participation de ministres FPÖ au gouvernement du conservateur Schüssel déclenche les sanctions européennes. En 2000, Jörg Haider surprend tout le monde et les Autrichiens en premier lieu en abandonnant la tête du parti qu'il continue cependant de gérer de Klagenfurt. De plus en plus contesté par l'appareil, il provoque la scission du FPÖ en 2005 et fonde le Mouvement pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ).

DEUXIÈME FORCE POLITIQUE DU PAYS

En attendant, une grande partie de la classe politique saluait, samedi, à l'instar du président de la République, Heinz Fischer, "un homme politique de grand talent capable de soulever l'enthousiasme même s'il a suscité beaucoup de critiques". Son rival à l'extrême droite et successeur à la tête du FPÖ après la scission de 2005, Heinz-Christian Strache, a, quant à lui, honoré la mémoire de "l'une des personnalités politiques les plus marquantes de la deuxième République". Il y a quelques jours encore, les deux hommes s'étaient rencontrés pour évaluer les possibilités d'une réunification de leurs partis. La disparition de Jörg pourrait hâter le mouvement, sous la bannière Sa disparition ouvre probablement la voie à une réunification de l'extrême droite sous la bannière de Heinz-Christian Strache.

Avec 29% des voix aux élections législatives du 28 septembre, la droite populiste s'était à nouveau imposée comme la deuxième force politique du pays. Et l'Autriche se retrouve dans une situation quasiment identique à celle qui prévalait en 1999. C'était la période dorée de Jörg Haider, dont le parti avait alors formé une coalition avec les conservateurs. Il y a quelque jours, Jörg Haider évoquait d'ailleurs une possible participation à un gouvernement avec les conservateurs.

Christophe Châtelot et Laurence Monnot (à Vienne)


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Commentaires
A
Une analyse très complète de l'extrême droite en autriche :<br /> http://www.delitsdopinion.com/2experts/autriche-comment-l%e2%80%99extreme-droite-est-elle-revenue-sur-le-devant-de-la-scene/<br /> <br /> A lire aboslument
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