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Mon Mulhouse3
7 mars 2008

Alain Bauer et la réorganisation de la recherche sécuritaire

Alain Bauer et la réorganisation de la recherche sécuritaire
                                   

      

La fusion de tous les instituts de recherche en matière de la sécurité, civile, policière, propose Alain Bauer.

"Il faut choisir de rester à la table des grands -donc déceler, diagnostiquer, puis prévenir ou riposter-, ou devenir une simple force supplétive."

Cette proclamation tonitruante n’a pas de quoi surprendre: depuis de nombreux mois, le criminologue Alain Bauer prêche pour la constitution d’un grand pôle d’étude de la sécurité, tous aspects confondus.

Le rapport remis le 5 mars au nom de la commission ad hoc par Alain Bauer au Président de la République ne doit donc pas surprendre.

Dans une interview récente –accordée au bulletin de liaison des Auditeurs de l’INHES, publiée en décembre 2007– Bauer fustigeait le désordre régnant dans la recherche française en matière de sécurité. Son constat:

"Il y a en France un certain nombre d’outils connus, l’INHES, l’IHEDN, un peu moins connu l’IHRS, et beaucoup moins connu, le CHEAR, ainsi que toute une série de formations universitaires, plus un certain nombre de grandes institutions privées, mais qui vivent pour beaucoup des dépenses de l’État, Et puis dans un certain nombre de ministères des centres d’analyse, des délégations aux affaires stratégiques, des fondations. Bref une grande diversité d’outils. Mais la question posée est la suivante: est-ce que ces outils sont utiles? Efficaces? Est-ce qu’on peut les améliorer?"

La réponse est à la fois claire et problématique. Problématique parce qu’il ne s’agit que d’un rapport, et non de décisions fermes; un rapport qui va soulever des vagues dans les instituts, organes de recherche et autres, qui risquent de disparaître. La réponse de Bauer et de ses commissaires est en effet claire: il faut tout remettre dans le même pot pour que les moyens soient rendus efficients au lieu de se perdre dans la dispersion.

Il préconise un seul pôle pour la recherche en matière de sécurité, décliné en deux volets: il y aurait d’une part la recherche à vocation civile, rassemblés autour de l’Institut national des hautes études de la sécurité (INHES), l’observatoire national de la délinquance (OND) police, sécurité publique, renseignement, sécurité civile, l'Institut d'études et de recherche pour la sécurité des entreprises (IERSE); et d’autre part, le pôle plus militaire, structuré autour du vénérable Institut des hautes études de la défense nationale. Les deux branches devraient elles-mêmes être réunies et installées sur le même site à l'Ecole militaire à Paris, qui deviendrait "le centre intellectuel et névralgique de la pensée stratégique de sécurité".

Dans l’idée d’Alain Bauer, ce vaste remaniement ne pourrait être isolé de la création d’un "conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique" (CSFRS), outil majeur d’un futur conseil national de sécurité intérieure et de défense, lequel chapeauterait également les activités liées au renseignement stratégique du Secrétariat général du gouvernement.

Il ne s’agit pas de remanier les organigrammes, mais bien de réorienter la recherche stratégique:

"Le but du jeu n’est pas de reconstruire une nouvelle usine thermonucléaire à retraitement intégré à la française, mais d’essayer de voir tout ce qui est utile, tout ce qui est efficace, de sortir de la politique conduite uniquement en regardant le rétroviseur."

Il a fallu un temps infini pour se rendre compte que sécurité intérieure et sécurité extérieure, diplomatie, gendarmerie, douanes, police, lutte contre le crime, cybercriminalité et autres, grosso modo, ressemblaient à la même chose. L’objectif, c’est de comprendre et de demander. Comprendre quels sont les outils, quels sont les enjeux et ce qui est en face de nous. Comprendre ce que sont les besoins de l’État, des grands services de renseignement. Mais également des entreprises à taille mondiale, ou ayant une prééminence stratégique en France. Un maître mot: anticiper. Plutôt que de subir les événements, il y a des moments où il est possible de les anticiper.

Depuis de nombreux mois, en coulisse les partisans des formules anciennes s’agitent. Ne serait-ce que pour sauver des situations que l’on croyait acquises. On doit relever à ce propos que la commission Bauer propose de placer tous les organes de sécurité sous la houlette du Premier ministre, voire du président de la République. Ce n’est pas rien: il s’agit de retirer aux ministères de la Défense et de l’Intérieur leurs plus beaux fleurons, là où se construisent les carrières de prestige. Une belle bagarre en perspective!


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