Alsace Emploi et handicap : l’insertion par le travail, un chantier toujours ouvert
Le 18/11/08 à 07:04 - Luc Marck
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Les
BTS de Pulversheim avec les travailleurs de l’Esat près du poste de
conditionnement réalisé par leurs camarades. Photos Denis Sollier
Un lycée peut participer à l’amélioration du sort des travailleurs handicapés. Illustration à Cernay.
« Un partenariat exemplaire », a estimé l’inspectrice d’académie Maryse Savouret en inaugurant, hier matin, à l’Esat (Établissement et services d’aide par le travail) Saint-André, le poste de conditionnement des bouteilles en verre, livré par les étudiants du BTS Roc (réalisation d’ouvrages chaudronnés) du lycée De Gaulle de Pulversheim. Depuis dix ans, les futurs techniciens planchent régulièrement sur des projets destinés à améliorer les conditions de travail de ces travailleurs atteints de déficience intellectuelle. Du « sur mesure » pour François Hubert, directeur de l’Esat, et d’autant plus précieux qu’en fonction du marché, le matériel doit souvent être modifié, voire remplacé. Le poste de travail permet à deux ouvriers, sans danger ni fatigue excessive, d’alimenter en bouteilles la chaîne où leurs collègues les garnissent de bouchons à limonade.
Bonne filière
De la conception jusqu’à la fabrication, ce « thème » pédagogique permet aussi aux étudiants d’être sensibilisés à la cause du handicap en milieu professionnel. Jonas Truntzer et Édouard Murésan, qui ont signé la dernière réalisation, n’étaient pas présents hier matin. Cas de force majeure et signe de bonne santé de la filière : l’un est maintenant en licence professionnelle Roc à Nîmes, l’autre, préparateur de chantier chez Rodia. Mais les étudiants de la promotion 2007-2009 s’étaient mêlés aux personnalités présentes, un peu en retrait, moins familiers des lieux que leurs deux camarades, venus à maintes reprises ici, évaluer, vérifier, adapter leur projet. De quoi donner des idées à Mme l’inspectrice : pourquoi ne pas développer les échanges hors de ces moments exceptionnels, y intéresser aussi des élèves de BEP ou de bac pro, pourquoi pas des repas en commun, des visites entre lycée et Esat ? « Il faut que vous soyez cette grande chance de développer une conscience citoyennes chez les lycéens », a-t-elle lancé aux cadres de l’Esat. La réciproque voudrait sans doute que le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés permette à ces derniers de continuer à tenir, eux aussi, un rôle de citoyens, en étant utiles et en développant au maximum leur autonomie.
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