Mode de scrutin et vote raciste menacent l'avance d'Obama
NOUVELOBS.COM | 03.11.2008 | 11:13
Effet "Bradley", sondages trompeurs, complexité de l'élection... Autant de raisons qui expliquent que les pronostics restent prudents, alors qu'un dernier sondage de l'institut Gallup crédite le candidat démocrate de 11 points d'avance à la veille de l'élection.
Barack Obama quitte la scène de son meeting de Sarasota, en Floride, le 30 octobre (AP)
A 24 heures du scrutin présidentiel, le dernier sondage de l'institut Gallup, qui paraît ce lundi 3 novembre dans USA Today,
crédite le candidat démocrate Barack Obama de 11 points d'avance sur
son adversaire républicain John McCain. Il s'agit là du dernier sondage
en date d'une longue série d'enquêtes donnant, depuis les six dernières
semaines, Barack Obama vainqueur de l'élection.
Selon ce sondage, le démocrate recueille 55% d'intentions de vote
contre 44% pour John McCain, ou 53% contre 42%, selon la méthodologie
utilisée. Par ailleurs, cette enquête montre que 73% des électeurs
démocrates se disent enthousiasmés par la campagne de leur candidat
contre 59% des électeurs républicains. L'institut Gallup estime
"improbable" un retournement de tendance. Toutefois, personne ne se
hasarde à dire que les jeux sont faits. En voici les principales
raisons.
Un mode de scrutin complexe
En cause, d'abord, la complexité du mode de scrutin américain. En effet
l'élection présidentielle se joue plus dans chacun des 50 Etats qu'au
niveau national. Un candidat peut par conséquent gagner le vote
populaire, mais perdre la Maison Blanche. C'est ce qui est arrivé en
2000 au candidat démocrate Al Gore. Il avait perdu la présidentielle
face à George W. Bush alors qu'il avait rassemblé plus de suffrages que
son rival.
Si un candidat gagne dans une poignée d'Etats clefs, il peut faire la
différence en remportant tous les grands électeurs de ces Etats. C'est
l'objectif de John McCain qui mise en particulier sur les Etats comme
l'Ohio et la Pennsylvanie, qui comptent à eux seuls 41 grands
électeurs. Il y a au total 538 grands électeurs et il en faut au moins
270 pour être élu président.
L'"effet Bradley", ou le racisme caché
Autre inconnue, l"effet Bradley". Il fait référence au nom de Tom
Bradley, l'ancien maire noir de Los Angeles. A la surprise générale, et
en dépit des sondages qui le donnaient gagnant, celui-ci perdit
l'élection au poste de gouverneur de Californie en 1982 du fait de sa
couleur de sa peau. Barack Obama encourt le même risque : qu'une partie
des sondés n'osent avouer qu'en aucune circonstance ils ne voteraient
pour un Noir et tromperaient ainsi les instituts de sondages. Des
experts doutent toutefois de l'existence de l'"effet Bradley",
soulignant que l'opinion a évolué depuis le début des années 80.
La méthodologie des sondeurs est également parfois pointée du doigt :
ils surestimeraient la participation des Noirs et des jeunes.
Des sondages qui se trompent
Il est par ailleurs arrivé, par le passé, que les instituts de sondage
se trompent. En janvier dernier, par exemple, pendant les primaires
démocrates, Barack Obama était donné favori dans le New Hampshire mais
c'est sa rivale Hillary Clinton qui a remporté l'élection.
On se souvient aussi qu'en 1948, les sondeurs avaient prédit la
victoire du républicain Thomas Dewey, en tête durant toute la campagne.
Or c'est Harry Truman qui a finalement été élu à la Maison Blanche.
Mais, depuis 1948, il n'est jamais advenu qu'un candidat annoncé battu
par plus de 5 points à une semaine du scrutin présidentiel inverse la
tendance.
- Le sondage de Gallup pour USA Today a été réalisé du 31 octobre au 2
novembre auprès de 3.050 personnes. La marge d'erreur est de plus ou
moins 2 points.
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