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Mon Mulhouse3
8 octobre 2008

Que sont-ils devenus (2) : Jean-Marie Bockel

 

Que sont-ils devenus (2) : Jean-Marie Bockel

 

Prise de guerre de « l'ouverture », le socialiste Jean-Marie Bockel a basculé du médiatique secrétariat d'Etat à la Francophonie et à la Coopération à celui, plus obscur, des Armées et Anciens combattants. Désormais, il visite les troupes, en incompris de la gauche et de la droite.


 

Jean-Marie Bockel reçoit Mario Nicolau Dos Reis (Jacques Robert - DMPA)

Jean-Marie Bockel reçoit Mario Nicolau Dos Reis (Jacques Robert - DMPA)

 

Il y a un an, Jean-Marie Bockel faisait belle figure parmi les ministres d'ouverture : maire socialiste de Mulhouse, auteur d'une motion dans les débats internes du PS, il avait quitté un parti qui ne le reconnaissait pas pour porter ses valeurs au secrétariat d'Etat à la Francophonie et à la Coopération du premier gouvernement Fillon. Mais après avoir poussé violemment la porte battante de la Realpolitik en déclarant, en janvier dernier, vouloir la mort de la Françafrique, il l'a reprise en pleine tête, se retrouvant dans l'ombre du secrétariat d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants où aucun micro ne vient plus le déranger.

Un ministre classé secret défense
Placardisé Bockel ? « Le secrétaire d'Etat est très heureux de ses fonctions », assure-t-on à son cabinet où l'on souligne le caractère stratégique de celui qui assure le service commémoratif de la République pour ces anciens combattants qui ont « tout leur temps à eux », notamment pour se plaindre à leurs élus. « Alain Marleix n'avait pas les mêmes attributions, souligne Michel Suchod, son directeur de cabinet. Avec la défense, M. Bockel a dû gérer l'aménagement du territoire en fonction des 56.000 suppressions de postes dans l'armée. »

Colonel de réserve opérationnel, le secrétaire d'Etat est même qualifié dans son cabinet de « vice-ministre de la Défense », notamment chargé de surveiller le secteur de l'armement et autres domaines confidentiels. En pratique, son agenda est surchargé de manifestations mémorielles, visites aux troupes en Afghanistan ou en Afrique… Autant de travail de représentation de la République qui ne draine guère l'attention que de la presse régionale et des magazines militaires.

La malédiction de l'ouverture
Mais ce que regrette surtout le maire de Mulhouse, selon ses collaborateurs, c'est le manque d'intérêt de la presse nationale pour son activité politique. « Il s'est battu pour le RSA, a soutenu le plafonnement des niches fiscales ainsi que la taxation des stock-options et il défend la flat taxe », énumère son directeur de cabinet. Tous les mardis matin, Jean-Marie Bockel assiste à l'Elysée au comité de liaison de la majorité comme représentant de son mouvement, Gauche moderne. Autant de faits totalement ignorés des médias, si on excepte une brève interview dans Le Figaro sur les projets de son nouveau parti.

« Pour faire passer son message, un article dans Le Figaro ou Le Point ne sert à rien », explique-t-on au cabinet où l'on regrette le boycott par les médias de gauche. Jean-Marie Bockel a sa petite idée sur ce « complot du silence » : « Je soutiens aujourd'hui des propositions que beaucoup de rédactions aimeraient entendre dans la bouche des ténors de la gauche, nous explique le secrétaire d'Etat. J'ai tenté pendant 10 ans, en vain, de raisonner le PS, maintenant Gauche moderne est en amont de la réforme. »

Dans l'entourage d'un candidat au poste de Premier secrétaire, le sentiment de trahison est toujours d'actualité : « Les niches fiscales et le RSA c'est très bien, mais pour ça il a dû accepter les franchises médicales et beaucoup d'autres choses. » A l'UMP, Bockel avait poliment été convié à un « petit déjeuner » mais ce « sarkozyste de gauche » ne soulève pas d'enthousiasme.

A la veille du congrès fondateur de la Gauche moderne, à Suresnes, la revue de troupe est encore légère. 600 adhérents revendiqués sur les « deux millions de Français de gauche qui ont voté Sarkozy en 2007 », cela reste un peu léger même si le parti a été créé du néant. Dernière provocation en date, le maire de Mulhouse a lancé le nouveau slogan de son mouvement : « la réforme juste », étonnante contraction des rhétoriques de Sarkozy et de Royal. « Je ne suis pas centriste, je suis un homme de gauche, insiste Jean-Marie Bockel. L'alliance avec le président de la République est loyale et libre : si un jour je ne suis plus d'accord, je m'en irai. »


 

Mercredi 08 Octobre 2008 - 07:00

 

Sylvain Lapoix

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