De Carolis dénonce la stupidité des propos de Sarkozy
De Carolis dénonce la stupidité des propos de Sarkozy
Patrick de Carolis a choisi. Perdu pour perdu, le Président a décidé de partir la tête haute. Après PPDA, ce sera donc probablement la deuxième victime de la fureur réformatrice du Président dans le champ audiovisuel. C'est justement sur ce point que de Carolis, interviewé ce matin sur RTL, a répondu très directement au comportement et aux propos de Nicolas Sarkozy. « Il est temps de dire que la télévision, c'est un métier qui obéit à des règles. (…) Depuis trois ans nous faisons, avec Patrice Duhamel et les personnels de France Télévision, une télévision respectable et nous entendons qu'elle soit respectée. Et quand on dit qu'il n'y a pas de différence entre télévision publique et télévision privée, je trouve cela faux, stupide, injuste. » (voir le podcast de l'émission ci-dessous)
Cette dernière phrase, on l'aura compris, était directement adressée au
Président de la République. Elle fait suite à une discussion orageuse
entre lui et Patrice Duhamel, le numéro deux de France Télévisions, en
présence de plusieurs communicants de l'Élysée, scène relatée par le
Parisien et Arrêt sur Images.
Un autre incident a, depuis, encore envenimé les relations entre
l'Élysée et France Télévisions : la diffusion à grande échelle (plus de
650 000 visionnages) d'une vidéo piratée
montrant un président furieux contre les techniciens de la chaîne et
méprisant à l'égard d'un journaliste. Curieusement, Jean-Michel Aphatie
n'a posé aucune question sur ce sujet à Patrick de Carolis alors que
cette vidéo piratée est l'un des sujets de Une du bulletin
d'informations de 8 heures de RTL.
Patrick de Carolis a été encore plus
loin : il a déclaré que si le compte n'y était pas, autrement dit, si
France Télévision n'était pas recapitalisée à hauteur des pertes de
recettes provoquées par l'annonce de la fin de la publicité (450
millions d'euros), il démissionnerait de son poste.
Patrick de Carolis, dont on annonçait
encore, voici quelques jours, que l'Élysée lui cherchait un «point de
chute», a donc décidé de défier le Président. Ce dernier a une occasion
de montrer qu'il dispose encore de l'autorité nécessaire à l'exercice
de sa fonction. Ou de confirmer que, tel un enfant gâté, il est avant
tout motivé par la destruction des objets d'amour de son enfance, au
premier rang desquels se trouve la télévision.
Mercredi 02 Juillet 2008 - 08:26
Philippe Cohen
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