L'Edito - Deux mois, trois jours
Le 20/03/08 à 06:47 - Par Patrick Fluckiger
La controverse a grossi tout au long de la journée d’hier : Jean-Marie
Bockel a-t-il été rétrogradé dans le nouveau gouvernement ? Et si oui,
pourquoi ?
Essayons d’en rester aux faits :
1. Le seul
secrétariat d’État qui prête à « évaluation » après le remaniement de
mardi est celui du maire de Mulhouse. Excepté Christian Estrosi, qui
quitte le gouvernement à son initiative, tous les autres changements
portent sur des élargissements de compétences, des entrées et des
promotions, présentées comme telles.
2. Jean-Marie Bockel quitte
la Coopération pour la Défense-Anciens combattants deux mois et trois
jours après avoir demandé au président Sarkozy, le 15 janvier dernier,
de lui « permettre d’agir pour signer l’acte de décès de la
Françafrique ». Le discours, alors, avait fait grand bruit.
3. Le
gouvernement gabonais s’est félicité dès hier du déplacement de
Jean-Marie Bockel dans le dispositif gouvernemental. Or, le Gabon
d’Omar Bongo, pays producteur de pétrole et pourtant très en retard
dans son développement, est au cœur de la « Françafrique » que l’on a
pu entrevoir grâce à l’affaire Elf.
Voilà trois faits établis qui
plaident effectivement pour un « reclassement-sanction ». Le quatrième
« test » permettant d’avoir une réponse définitive ne fait que
commencer : Alain Joyandet, nouveau secrétaire d’État à la Coopération,
va-t-il poursuivre sur la lancée de Jean-Marie Bockel, contre les
nébuleuses néocoloniales, ou la France va-t-elle revenir à une
politique africaine plus « classique » ? La Coopération va-t-elle
redevenir ce qu’elle a toujours été sous la Ve République :
une partie du domaine réservé du chef de l’État que celui-ci
sous-traite à un homme de confiance, voire à un membre de sa famille,
comme sous l’ère Mitterrand ?
Un indice : Alain Joyandet, le successeur de Jean-Marie Bockel, est un très proche de Nicolas Sarkozy.
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