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Mon Mulhouse3
27 juin 2008

Subprimes, pétrole, immobilier : le triple choc qui secoue les places boursières

A la Bourse de Tokyo. | AP/Eugene Hoshiko

AP/Eugene Hoshiko

A la Bourse de Tokyo.

Subprimes, pétrole, immobilier : le triple choc qui secoue les places boursières

La déconfiture européenne a accompagné celle des Bourses américaines. Jeudi, le Dow Jones et le Nasdaq ont perdu plus de 3 %. La dégradation s'est aussi prolongée en Asie. Vendredi, le Nikkei japonais a cédé 2,01 % tandis que sur les marchés chinois la place de Shanghaï a reculé de 5,29 %.

"J'ai 40 ans, j'ai vécu plusieurs crises, le choc pétrolier des années 1980, l'éclatement de la bulle Internet post-2001, je n'ai jamais vu ça ! Les marchés baissent sans cesse, plus personne ne veut acheter", s'inquiète Steven Grasso, courtier au parquet de New York.

La nervosité est extrême. "Nous ne sommes pas loin d'un potentiel krach", estime Alexandre Capez, trader à Londres chez Lehman Brothers. "Il n'y a plus de logique, plus de raison, tout devient un jeu de psychologie, il suffit d'un souffle" pour que tout craque, s'inquiète-t-il.

Pour les analystes, la sanction du marché est étonnante. "Les valorisations des actions sont à des niveaux inédits depuis vingt à trente ans", calcule Vincent Treulet, responsable de la stratégie actions chez Natixis.

En Bourse, le secteur bancaire en particulier est devenu "toxique", poursuit-il. Les investisseurs redoutent que leurs pertes liées aux subprimes, ces crédits immobiliers à risque, ne s'aggravent encore dramatiquement. Leurs inquiétudes semblent fondées. Jeudi, la direction du groupe belgo-néerlandais Fortis a annoncé un "plan de solvabilité" pour récolter 8 milliards d'euros. Son titre s'est effondré de 18,9 % provoquant la débâcle de tout le secteur.

Quelques jours plus tôt, la banque britannique Barclays a annoncé une levée de fonds de 6 milliards d'euros. Quant à la plus grande banque américaine, Citigroup, elle a averti qu'elle serait contrainte de passer de nouvelles dépréciations "substantielles" au deuxième trimestre.

RISQUE DE CONTAGION

Pis, le secteur financier n'est plus le seul sujet de préoccupation. Les investisseurs redoutent la contagion de la crise au secteur industriel. Les rumeurs délétères s'accumulent sur les secteurs les plus fragiles en particulier l'automobile. Jeudi, elles visaient le groupe automobile Chrysler suspecté d'avoir recours au "chapter 11", la loi américaine de protection des faillites.

"Ça craque de partout", ajoute M. Treulet. A la crise financière et immobilière s'ajoute l'impact inflationniste d'un troisième choc pétrolier. Le cours du pétrole, installé depuis plusieurs mois au-dessus de 130 dollars, a franchi jeudi à New York un nouveau record historique à plus de 140 dollars le baril. Les prix pourraient même atteindre 150 à 170 dollars "au cours de l'été" a averti Chakib Khelil, président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), interrogé sur la chaîne France 24.

Désormais, la grande crainte est celle d'une stagflation, c'est-à-dire la conjonction d'une croissance molle et d'une inflation incontrôlable liée à la flambée de l'or noir et des autres matières premières. Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) a d'ailleurs souligné ce risque. Prise en étau entre une croissance chancelante et des pressions inflationnistes inquiétantes, l'autorité monétaire a décidé de maintenir le niveau des taux d'intérêt aux Etats-Unis à 2 %, en restant évasive sur l'attitude à adopter dans l'avenir.

De fait, la lutte contre la stagflation est, pour une banque centrale, très délicate à mener. Baisser ses taux pour soutenir la croissance, c'est prendre le risque d'attiser la flambée des prix. Les relever pour contrer les tensions inflationnistes, c'est au contraire prendre le risque de casser la consommation et l'investissement.

La Banque centrale européenne (BCE), de son côté, a choisi de privilégier la lutte contre l'inflation et devrait durcir sa politique monétaire dès le début du mois de juillet.

Une perspective qui affaiblit encore le dollar. "Cela rappelle ce qui s'est passé en 1987", indique Anton Brender, directeur des études économiques chez Dexia. En 1987, l'effondrement du billet vert et un désaccord entre autorités monétaires avaient contribué à un krach boursier historique.

Une répétition de 1987 est-elle possible? "On pense un jour que c'est la crise de 1929, et le lendemain que c'est fini", philosophe M. Brender. Pour l'économiste, une chose est néanmoins certaine :  "Rien n'est réglé."

Claire Gatinois

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