Plus belle la gauche, première sitcom socialiste
Plus belle la gauche, première sitcom socialiste
©Montage SL
Résumé des 421378 épisodes précédents : A six mois du Congrès du PS, rien ne va plus à Gaucheville. Bertrand tente d'occuper la scène médiatique, talonné par Ségolène. Du côté des Reconstructeurs, les discussions vont bon train pour empêcher l'un de ces deux-là de devenir chef du village. Pierre (Moscovici) s'est finalement rabiboché avec son vieux copain Jean-Christophe (Cambadélis) pour sauver les restes du courant strauss-kahnien, mais ses ambitions pour devenir premier secrétaire se heurtent à celles de Martine (Aubry), plus consensuelle. Dimanche, l'oncle Jack a lâché qu'il pourrait lui aussi occuper le poste… et a bien fait rigoler tout le monde.
A l'Assemblée nationale, mercredi 28 mai, la famille Nouveau Parti socialiste (NPS)
est au complet. Devant un parterre de journalistes, les jeunes cadres -
Razzy Hammadi, Bruno Julliard et Benoît Hamon - entourent le
patriarche, Henri Emmanuelli. Ils ont une bonne nouvelle à annoncer :
eux aussi déposent une contribution en vue du Congrès ! En plus, la
leur est plus chouette que les autres parce qu'elle est « vraiment à
gauche », contrairement à celles de Bertrand et Ségolène. Ils l'ont
appelée «Reconquête».
- Ségolène et Bertrand, c'est « je, je, je », « moi, moi, moi! », tempête Henri Emmanuelli
-Ils proposent une offre politique de centre gauche. C'est ringard. Les
partis sociaux-démocrates perdent toutes les élections en Europe depuis
des années !, ajoute Benoît Hamon.
Henri explique qu'il ne digère pas le coup du « libéralisme » de Bertrand, avec qui il était encore copain pas plus tard qu'il y a trois mois.
Mais la veille, son voisin de palier idéologique, Jean-Luc Mélenchon, lui a lancé un appel. Henri lui a-t-il répondu ??
-Oui, oui, on l'a croisé au bureau national, on a parlé..., marmonne Benoît.
En fait, Benoît et Henri ne veulent pas emménager avec Jean-Luc dans le pavillon « entouré de barbelés » des gauchistes du PS qui font peur à tout le monde. « On veut faire un axe majoritaire ! »
Du coup, les journalistes comptent mentalement sur leurs doigts. Si
c'est pas avec Bertrand, si c'est pas avec Ségo, si c'est pas avec
Méluche…il ne leur reste plus qu'une alliance possible : les
Reconstructeurs!
-On n'a pas de problème avec Martine, poursuit Benoît.
Le début d'un flirt ? Les journalistes continuent de réfléchir : chez
les Reconstructeurs, qui rassemblent fabuisiens et strauss-kahniens,
c'est quand même truffé de sociaux-démocrates… Mais il est 13h00, tout
le monde part déjeuner avant qu'il n'y ait plus de place à la terrasse
du Bourbon, le bistrot qui jouxte l'Assemblée.
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Pendant ce temps, David Assouline planche sur la campagne de Ségolène avec sa task force, les rénovateurs.
Plus que six mois pour rallier les militants et refaire le coup des
primaires. C'est à la fois beaucoup et très peu. Elle a enfin annoncé
qu'elle était candidate au poste de premier secrétaire, mais du coup…
il n'y a plus grand-chose d'autre à annoncer. Pour «créer l'événement»,
les gentils militants de Désirs d'avenir Paris ont pourtant eu une idée:
-Et si, le 31 mai, on allait dans tout Paris avec le questionnaire du forum participatif et qu'on demandait aux gens de répondre ? Et après, on se retrouverait quelque part et on ferait une grande réunion !
David refuse tout net ! C'est la pire idée qu'il ait entendue… Ils sont
gentils ces militants, mais presque aussi dangereux que les ennemis de
sa candidate ! Et des ennemis, c'est pas ça qui manque. Heureusement,
Ségo n'est pas du genre à se laisser faire. Dans VSD, ce mercredi, elle répète ce qu'elle avait dit sur TF1 : il devrait y avoir des « sanctions »
pour les méchants socialistes qui disent du mal du Parti. C'est
Jean-Christophe, l'artisan des Reconstructeurs, qui est visé parce
qu'il a dit que le PS ressemblait à une « pétaudière».
Mais en le prenant pour cible, Ségolène lui donne le rôle d'ennemi
numéro 1. Ça tombe d'autant mieux pour lui que ses Reconstructeurs font
leur meeting dimanche prochain... Il ne faudra pas oublier de reparler du « libéralisme » de Delanoë pour faire bonne mesure.
David réfléchit encore. Il faudrait trouver un événement au début de
l'été, un truc qui marque le coup avant les vacances. Bon, on verra
bien… En attendant, sa candidate prépare déjà une sacrée surprise dans
le Marianne de samedi prochain.
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Pendant ce temps,
rue de Solférino, François Hollande fait des petits dessins sur un
carnet en même temps qu'il téléphone, le combiné calé sur l'épaule.
-...tu verras qu'ils me regretteront ! Ils vont se rendre
compte que mon bilan n'est pas si mauvais. Mine de rien, j'ai quand
même réussi à tenir le parti pendant dix ans ! Vous rirez moins quand
il y aura des «sanctions», haha ! Enfin bon, on se rappelle. Allez, salut.
Il raccroche. Le téléphone sonne à nouveau :
-Allô ? Oui, formidable ta contribution !... Oh, tu sais c'est très
ouvert. Six mois, c'est long. Il peut se passer n'importe quoi, tout le
monde a ses chances. Bon, on se rappelle. Allez, salut.
L'essentiel est dit : surtout, ne décourager personne et
faire mousser son bilan. Sur son petit carnet, il a écrit en lettres
stylisées avec des arabesques : « MOTION ». Un sourire éclaire son
visage : et si lui aussi préparait une motion pour le Congrès ? Voilà
qui serait amusant !
Martine
parviendra-t-elle à séduire Arnaud, Jean-Christophe et Lolo ? Ségolène
réussira-t-elle à faire plier Bertrand ? Jean-Luc va-t-il bouder parce
que Henri l'a laissé tomber ? Et Jack dans tout ça ? Vous le saurez la semaine prochaine en suivant votre nouveau feuilleton : Plus belle la gauche !
Jeudi 29 Mai 2008 - 15:28
Anna Borrel
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