Alsace Congrès du PS Les uns veulent choisir, les autres pas
Le 11/05/08 à 06:50 - Yolande Baldeweck
À six mois du congrès du Parti socialiste, le maire de Paris Bertrand Delanoë a pris date. Réactions des dirigeants socialistes alsaciens.
Le sénateur-maire de Strasbourg, Roland Ries, fait partie des « grands maires » qui ont signé le texte de Bertrand Delanoë. « La question de la candidature à la présidentielle doit être déconnectée du prochain congrès. Delanoë me semble plus que Ségolène Royal en mesure d’assurer la direction du parti », explique Roland Ries, qui avait pourtant fait partie de l’équipe de campagne de cette dernière. Un an après sa défaite, il estime « urgent de remettre le Parti socialiste en état de marche ». Sur le fond, le Strasbourgeois regrette que le PS ait été « en déficit d’analyses » par rapport aux autres partis sociaux-démocrates européens. « Cette exception est en train de se résorber », veut-il croire, en ajoutant que « le texte de Delanoë lui a paru le meilleur ». Son adjoint aux finances, Alain Fontanel, nouvel élu strasbourgeois, l’a également signé, tout comme l’ancien premier secrétaire mitterrandiste Claude Fritsch. Ce sont les seuls socialistes alsaciens à s’être déclarés.
À l’écart des clans
D’autres élus sont plus circonspects. Ainsi du député PS Armand Jung s’interroge : «
Va-t-on vers un affrontement Delanoë-Royal dès le congrès ? » « Comme
un certain nombre de députés, je préfère rester à l’écart des clans », prévient l’élu bas-rhinois qui est aussi « très sollicité » par les candidats potentiels. « Mais ce congrès doit être celui de la rénovation des idées de gauche », prône-t-il en précisant que, « quoi qu’il arrive, je ne serai pas en première ligne, plutôt en soutien… »
Sénatrice du Haut-Rhin, Patricia Schillinger
ne veut pas se prononcer sans qu’il y ait eu un débat préalable
permettant de clarifier les positions. Elle a invité les élus
socialistes haut-rhinois à un débat, début juin, après la réunion
organisée, à Paris, par les Strauss-Kahniens, sur la social-démocratie.
« La question est de savoir quelle stratégie nous permettra d’aller
de l’avant. Ne choisissons pas d’emblée entre Ségolène et Delanoë »,
propose la nouvelle maire de Hégenheim, qui verrait plutôt Pierre
Moscovici à la tête du PS. Mais pour l’heure, les chances de ce dernier
sont faibles.
Le Mulhousien Pierre Freyburger — porte-parole
de l’opposition au conseil municipal et au conseil général — avait été
contacté par Harlem Désir pour donner sa signature au maire de Paris.
Mais il n’a pas répondu. Un oubli ? Pas vraiment. « J’avais dit à
François Hollande, lorsqu’il est venu nous soutenir aux municipales,
qu’il faut mettre en place une règle et une méthode », explique Pierre Freyburger qui craint les dommages collatéraux d’un congrès fratricide, surtout à Mulhouse. « Nous avons reconstruit notre section sur de bonnes bases. Je ne souhaite pas qu’on connaisse de nouveaux déchirements », assure-t-il. Allusion au départ de Jean-Marie Bockel et de ses amis.
Une prudence qui sied à la première secrétaire fédérale, Catherine Hoffarth,
qui va suivre les procédures avec circonspection… même si à titre
personnel, elle reste fidèle à Ségolène Royal. Elle n’est pas la seule.
Le maire de Kingersheim, Jo Spiegel, ne voit pas « pourquoi il changerait de soutien ». Il plaide pour «
un congrès qui ne tourne pas à l’affrontement de personnes, mais qui
permette de dégager une alternative ambitieuse, réaliste et courageuse ». Adepte de la démocratie participative sur le terrain, il se propose de «
rédiger une contribution au congrès proposant une refondation des
pouvoirs locaux, afin de redonner un élan fort à la décentralisation ».
Yolande Baldeweck
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