ELECTIONS ITALIENNES Silvio Berlusconi promet des "mois difficiles" aux Italiens
ELECTIONS ITALIENNES
NOUVELOBS.COM | 15.04.2008 | 09:08
Le leader de la droite, qui remporte les élections à la Chambre, avec 340 sièges sur 617 selon les résultats définitifs, et au Sénat, a deux dossiers à régler d'urgence : la vente d'Alitalia, le ramassage des ordures à Naples.
Silvio Berlusconi
Le conservateur Silvio
Berlusconi a obtenu, lundi 15 avril, un troisième mandat de président
du Conseil italien avec une majorité plus forte que prévu. Il remporte
340 sièges sur 617 à la Chambre des députés, soit la majorité absolue,
contre 239 à la gauche enmenée par Walter Veltroni, selon les résultats
officiels définitifs publiés mardi matin. Il a aussitôt averti qu'il ne
serait pas facile de régler les problèmes économiques et annoncé que
les Italiens devaient s'attendre à des "mois difficiles".
Le dépouillement se poursuivait toujours aux premières heures de mardi,
mais le ministère de l'Intérieur a publié des résultats partiels,
portant sur la très grande majorité des bureaux de vote et laissant
apparaître que le centre-droit de Berlusconi recueille autour de 47%
des suffrages.
Le centre-gauche, quant à lui, obtient autour de 38%, aussi son chef de
file, Walter Veltroni, a-t-il reconnu dès lundi soir sa défaite.
"J'ai appelé le dirigeant du Peuple de la liberté, Silvio Berlusconi,
afin de reconnaître sa victoire et lui souhaiter bonne chance dans ses
fonctions", a dit l'ancien maire de Rome.
Des projections fondées sur des résultats préliminaires annoncent au
Peuple de la liberté (PDL) - nouvelle alliance de centre droit du
"Cavaliere" - une victoire sans ambiguïté à la Chambre des députés et
au Sénat.
Une victoire indiscutable dans les deux chambres
On s'attendait à ce que Berlusconi, magnat de l'audiovisuel âgé de 71
ans, l'emporte aisément à la chambre basse. Mais une victoire
indiscutable au Sénat est de nature à renforcer sa capacité à mettre en
oeuvre les réformes structurelles jugées indispensables pour écarter la
menace d'une récession.
D'après les projections, Berlusconi disposerait d'une majorité de 99
sièges à la Chambre des députés qui en compte 630, et d'une majorité
pouvant aller jusqu'à 30 sièges au Sénat, qui regroupe 315 membres élus
et sept sénateurs à vie.
Par contraste, le gouvernement sortant de Romani Prodi ne disposait
depuis 2006 que d'une majorité de deux sièges au Sénat, où il avait été
mis en minorité en janvier après 20 mois d'exercice du pouvoir.
Berlusconi visait 20 sièges de majorité à la chambre haute et son
porte-parole Paolo Bonaiuti a pu du fait de la nette victoire évoquer
un "revirement clair et décisif après le désastreux gouvernement Prodi".
Priorités : ordures à Naples et Alitalia
Berlusconi, qui a dirigé le pays durant sept mois en 1994 et de nouveau
entre 2001 et 2006, n'a pas lésiné sur les promesses durant la campagne
électorale, s'engageant à réduire la dette publique, à diminuer les
impôts et à libéraliser le secteur hautement régulé des services.
Le "Cavaliere" a déclaré dès lundi que son gouvernement traiterait
rapidement le dossier de la vente d'Alitalia et la crise des ordures à
Naples. S'exprimant sur la télévision publique, il a ajouté que le
gouvernement servirait un mandat plein de cinq ans et ajouté que
l'Italie se préparait "à des mois difficiles".
"Je suis ému par le résultat issu de l'élection et par la confiance que tant de citoyens ont placé en moi", a-t-il dit.
"Je m'attaquerai immédiatement au problème des ordures et à Alitalia",
a-t-il ajouté. Il n'a pas été plus explicite mais Berlusconi n'a pas
fait mystère de son hostilité à l'éventualité de voir Alitalia reprise
par Air France-KLM.
Des dizaines de milliers de tonnes d'ordures s'amoncellent dans les
rues de la troisième ville d'Italie et dans ses environs après que les
décharges officielles eurent été déclarées pleines.
Pas avant le 9 mai
Outre le PDL de Berlusconi, l'autre grand gagnant du scrutin est le
parti séparatiste de la Ligue du Nord, qui a pratiquement doublé son
score en deux ans : il passe de 4,6% aux législatives de 2006 à plus de
8% au dernier scrutin.
Le nouveau parlement va se réunir pour la première fois le 29 avril. Il
lui faudra sans doute plusieurs jours pour élire les présidents des
deux chambres et ceux des différentes commissions.
Berlusconi ne devrait pas être officiellement président du Conseil
avant le début mai. Ce sera probablement le 9 mai : après avoir
présenté la liste de son gouvernement au chef de l'Etat, Giorgio
Napolitano, il sera investi dans ses fonctions. D'ici là, le président
du Conseil sortant Romano Prodi, du centre-gauche, gèrera les affaires
courantes. (avec Reuters)
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