Tellier "Je ne suis pas Dany Boon"

vendredi 29 février 2008, mis à jour à 18:49

Concert

Tellier "Je ne suis pas Dany Boon"

Julien Bordier

Génie snob, compositeur fou, ringard sublime, le musicien pop Sébastien Tellier incarne un peu tout ça à la fois. Retour sur son concert de jeudi au Centre Pompidou avant sa nouvelle représentation ce vendredi.

ébastien Tellier était hier en concert dans la grande salle de spectacle du Centre Pompidou. Un lieu approprié à la personnalité fantasque et arty du musicien barbu.

Pour ce premier show à Beaubourg, devant un public d’invités, Tellier a laissé ses beaux costards au placard : chemise blanche, jean noir, pompes brillantes, paire de lunettes empruntée à Kanye West (celles avec les stores vénitiens). A ses pieds, une batte de baseball en aluminium. Le Big Lebowsky de la pop française va-t-il tout casser?

Dans une pénombre enfumée le set débute avec Sexual sportswear, premier single de Sexuality. Les rayons laser balayent le grand barbu, guitare en bandoulière, immobile au centre de la scène. A ses côtés deux complices derrière leur claviers.

Les titres de Sexuality semblent tout droit sorti du cerveau d’un Jean-Michel Jarre qui aurait trop écouté Justin Timberlake produit par Timbaland. Entre deux morceaux de ce r’n'b synthétique, Tellier offre au public d’hilarantes interventions – « Ah La Bourgogne », « Bienvenue à Paris, dans les faubourgs de Rueil » - et des phrases absurdes interrompues en plein vol. « Vous n’êtes pas venus voir Sébastien Tellier ce soir, mais Dany Boon », plaisante-t-il.

Tellier navigue dans les mêmes eaux que le Philippe Katerine d’avant la gloire. Ringard et hype, kitch et poétique à la fois. Mais avec un vrai talent pour écrire de bonnes chansons comme l'attendue Ritournelle, son "hit underground", et L'Amour et la violence, servies en fin de concert.

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