Un SDF volontairement agressé et brûlé vif
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BÈGLES. Un SDF a été brûlé aux jambes, mercredi soir. Il est toujours à l'hôpital
En signe de solidarité et de soutien, ils ont grossièrement dessiné sa silhouette sur le mur contre lequel il s'est adossé en gémissant. Commerçants et clients du Poulailler, un bar situé place du 14-Juillet à Bègles, étaient encore sous le choc, hier. Outrés.
Mercredi en début de soirée, un SDF a été volontairement et grièvement brûlé aux jambes. Il était allongé dans le hall d'un immeuble voisin où il comptait passer la nuit, comme il le faisait depuis plusieurs jours. Soudain, une cliente de l'établissement « le voit en flammes », raconte la gérante du Poulailler, Françoise Lissonde.
« Elle l'a amené jusque sur la terrasse. Là, on l'a éteint comme on a pu. Il gémissait de douleur », ajoute-t-elle. Des clients, attablés dehors sous une couverture, depuis la suppression voulue par le maire des parasols chauffants, ont accouru au secours du SDF. Guidés au téléphone par les pompiers, ils ont tenté d'étouffer les flammes qui dévoraient les jambes du malheureux au moyen du plaid.
Versions contradictoires
Médicalisé sur place, il a ensuite été conduit au service des grands brûlés de l'hôpital Pellegrin. Au vu de la gravité des faits, la brigade criminelle de la sûreté départementale a été chargée du dossier.
Hier, après enquête de voisinage, audition des témoins et de la victime, toujours hospitalisée, les enquêteurs en étaient à démêler le vrai du faux parmi des versions contradictoires ou des signalements divergents de l'agresseur présumé.
Et preuve n'est pas encore faite que l'agresseur a utilisé un produit inflammable avant d'allumer son briquet.
« Il n'était pas agressif », témoigne encore Françoise Lissonde. « Il venait prendre un café, fumer une cigarette. Avec le froid qu'il faisait, certains avaient signalé sa présence au Samu social. On espère vraiment que l'agresseur va être interpellé. »
Pour le maire, Noël Mamère, il s'agit d'un « fait divers symbolique, révélateur de l'état d'esprit de la société malade d'aujourd'hui où on criminalise les plus pauvres ».
Auteur : Florence Moreau
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