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Mon Mulhouse3
23 novembre 2008

Le PS va-t-il exploser?

 

Victoire d'Aubry
Le PS va-t-il exploser?

Par LEXPRESS.fr, publié le 22/11/2008 18:45 - mis à jour le 22/11/2008 19:30


       

Après une campagne interne minée par des querelles de personnes et une victoire contestée de Martine Aubry sur Ségolène Royal, le parti socialiste est au bord de l'explosion, selon plusieurs experts et politologues.

     

Coupé en deux, mû par des haines personnelles, divisé entre partisans d'un parti présidentiel voulu par Ségolène Royal et d'une formation social-démocrate qu'entend préserver Martine Aubry, le Parti socialiste risque l'explosion, selon des analystes.

REUTERS/Regis Duvignau

Ségolène Royal réclame un nouveau vote, après avoir été devancée de 42 voix par Martine Aubry dans un scrutin qu'elle juge entâché d'irrégularités.

Après un congrès de Reims désastreux d'où n'a émergé aucune ligne politique majoritaire, le vote des militants jeudi et vendredi pour élire une leader s'est soldé par un résultat sur le fil du rasoir - 42 voix d'avance pour Aubry sur Royal- contesté par le camp de la présidente de Poitou-Charentes.

"Le conflit est inexpiable et insoluble", estime Gérard Grunberg, directeur de recherche à Sciences Po, qui n'exclut plus une scission du PS.

"La haine est telle, l'impossibilité de les rassembler, de les réconcilier, est telle qu'il n'y pas de processus, de règles, d'instances qui peuvent régler cette crise", relève-t-il.

Avec un score 50-50, "c'est insoluble, personne ne peut avoir de légitimité complète, il n'y pas de vrais gagnants, pas de vrais perdants, pas de solution de réconciliation".

Le patron sortant du PS, François Hollande, table sur un Conseil national convoqué mardi soir pour démêler l'écheveau. Rejetant le risque d'un éclatement, il a appelé les deux camps à "respecter le vote, les règles et les instances" du parti.

Mais ce Conseil national, issu d'un premier vote des militants le 6 novembre - où Ségolène Royal avait recueilli 29% - est "favorable à Martine Aubry, et rejeté par les royalistes" qui "peuvent demander le recomptage des voix devant les tribunaux", souligne cet expert.

Manuel Valls, l'un de ses principaux lieutenants de Royal, a déjà prévenu que son camp utilisera "tous les moyens politiques, juridiques et judiciaires pour contester la victoire" de la maire de Lille.

Ce qui peut encore sauver l'unité du PS, selon M. Grunberg, c'est que "dans un système politique, ceux qui se destinent à l'élection présidentielle ont intérêt à avoir un grand parti".

Selon lui, la crise est liée aux "haines personnelles" mais aussi "aux désaccords profonds sur ce que doit être l'évolution du parti". Martine Aubry veut "un parti classique, social-démocrate, plutôt parlementaire" tandis que "Ségolène Royal est clairement dans la présidentialisation du système".

"Le parti d'Epinay - construit par François Mitterrand en 1971 - est mort "on ne sait pas ce qui va sortir", s'exclame-t-il.

Dominique Reynié, professeur à Sciences Po, abonde dans le même sens: "Peut-être le PS va-t-il entrer dans une crise dont il ne se relèvera pas. Ce pourrait être parce que les enfants du fondateur du parti (François Mitterrand) n'ont pas réussi à passer le relais".

Pour M. Reynié, le vote pour Royal "est un vote-sanction interne inédit, par lequel les adhérents signifient clairement à toute la génération qui s'est accrochée, de partir".

Le PS, selon lui, "est devenu ingouvernable". "Que Martine Aubry ait 42 voix d'avance n'y change rien: sa candidature a échoué" car "elle n'est pas parvenue à mobiliser une majorité potentiellement disponible et confortable pour reprendre le PS et l'orienter vers un changement".

Mais, pour Pascal Perrineau, directeur du Centre d'études et de vie politique (Cevipof), les difficultés du PS proviennent aussi de la "personnalité, des références, du style de Ségolène Royal, qui séduisent certes une partie de l'appareil, mais désorientent et agacent beaucoup d'autres, suscitant des hostilités".

Selon lui, en tout état de cause, "cette crise aura un coût" pour le PS. Les socialistes "seront en difficulté, dès les élections européennes" de juin, prédit M. Reynié.

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