Miné par les divsions, le PS s'enfonce dans la tourmente
REUTERS/PASCAL ROSSIGNOL
François Hollande, à Reims, le 15 novembre.
LEMONDE.FR | 22.11.08 | 14h10 • Mis à jour le 22.11.08 | 17h55
Le PS a-t-il déjà "implosé" comme
l'affirme samedi, dans un communiqué, le porte-parole de l'UMP,
Frédéric Lefebvre ? Même si les socialistes réfutent cette affirmation,
les divisions sont plus profondes que jamais après la très courte
victoire obtenue cette nuit par Martine Aubry face à Ségolène Royal, au
terme d'un vote qui devait permettre de désigner le successeur de
François Hollande à la tête du parti. L'ex-candidate à la
présidentielle conteste le résultat du vote qui a donné seulement 42
voix d'avance, sur quelque 134 700 suffrages exprimés, à la maire de
Lille. Pour Manuel Valls, un partisan de Mme Royal, "il y a eu de
la fraude, de la tricherie". "Comme il y a doute, confusion,
incontestablement le seul moyen de sortir de cette situation c'est que
l'on revote", a-t-il expliqué sur TF1. La président de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne (PS) a aussi réclamé samedi qu'un "nouveau vote soit organisé" et la députée de Moselle Aurélie Filippetti a pointé des irrégularités dans les fédérations de Seine-Maritime et du Nord.
Gilles Pargneaux, premier secrétaire de la fédération PS du Nord, a rejeté ces "accusations sans fondement" qui témoignent selon lui "d'une volonté manifeste de polémiquer, qui est celle des mauvais perdants". Et pour François Lamy, député PS de l'Essonne, Martine Aubry "devrait logiquement, normalement, si l'ensemble de nos règles sont respectées, être désignée première secrétaire du PS" car elle "est incontestablement la gagnante du scrutin, même si le score est serré".
Conscient de l'urgence à clore ce chapitre de l'histoire du parti, François Hollande a annoncé que le Conseil national du Parti socialiste allait se réunir mardi soir pour se "prononcer sur le résultat et désigner la prochaine première secrétaire". Le Parlement du PS "tranchera en dernier ressort" après avoir étudié le rapport de la commission chargée d'examiner les contentieux, qui se réunira "dans les heures qui viennent", ce samedi. Le Conseil national "aura à délibérer sur l'ensemble des résultats" transmis par toutes les fédérations du PS a expliqué François Hollande.
En attendant, le PS s'enfonce dans la tourmente. "Il y a un climat de crise qu'il ne faut pas nier", a admis François Lamy. Sur RTL, Manuel Valls s'est dit "effrayé par le spectacle terrible donné depuis quelques jours" par sa formation politique : "je suis conscient du regard extrêmement sévère que les Français vont porter sur nous", a-t-il reconnu. La droite, elle, ne manque pas de souligner les divisions qui minent le PS. Dans un communiqué, le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, compare le PS à "une pétaudière"."Plus rien ne réunit les personnalités du PS si ce n'est une haine d'une violence effrayante", écrit-il.
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