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Mon Mulhouse3
16 novembre 2008

Les socialistes sortent déchirés de la "nuit des longs couteaux"

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Les socialistes sortent déchirés de la "nuit des longs couteaux"
                               

      


   

(De Reims) Ségolène Royal a claqué cette nuit la porte de la Commission des résolutions... qui n'a rien résolu au PS.

Moment clé des congrès socialistes, le Commission des résolutions s'est réunie à Reims dans la nuit de samedi à dimanche. Mais Ségolène Royal a rapidement claqué la porte, sans que les trois autres motions ne parviennent non plus à trouver un accord. Aucune majorité ne s'est donc dégagée. Revivez heure par heure tractations et déclarations.

Royal et son équipe claquent la porte de la Commission des résolutions (Julien Martin/Rue89)

03h20. La nuit finit comme elle a commencé: sans aucun accord, et avec François Hollande qui décrypte les imbroglios socialistes. En tant qu'actuel Premier secrétaire, il constate l'absence de tout rassemblement (pour l'heure cependant, car tout peut encore se passer d'ici la fin du congrès, dimanche à 13h):

"La motion de Ségolène Royal a cherché, tout au long de la soirée, à trouver cette majorité. Elle n'est pas venue. Ensuite, les trois autres motions ont elles-mêmes tenté de faire un rassemblement. Il n'a pas été possible." (Ecouter le son)



Aucune majorité n'a donc été dégagée. Mais au milieu de ce qui ressemble de plus en plus à un naufrage, François Hollande se fait fort de relever tout de même les raisons d'espérer:

"J'avais moi-même mis en garde, en disant 'attention, quand il y a plusieurs motions, quand aucune n'arrive majoritaire, il y a un risque'. Mais, néanmoins, c'est le Parti socialiste qui va gagner, et ce sont ses militants qui vont lui donner la solution." (Ecouter le son)



Sous-entendu: le futur Premier secrétaire devra bien réunir plus de 50% des suffrages pour être élu par les militants le 20 novembre (et le 21 en cas de second tour). Une majorité sera donc obligatoirement dégagée.

Mais toute relative, car les membres de deux des trois organes de gouvernance du parti, le Bureau national et le Conseil national, sont élus proportionnellement aux scores obtenus par les motions, et non par le Premier secrétaire. Sans accord entre les motions, pas de majorité pour gouverner. Ou comment créer une cohabitation à l'intérieur d'un même parti...

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Royal, Aubry et Hamon candidats à la tête du PS, Delanoë out

Si les dernières réunions de ce dimanche matin n'aboutissent toujours pas à une double clarification, en termes politiques et de personnes, ce congrès de Reims pourrait constituer l'une des dates les plus noires de l'histoire du Parti socialiste.

02h57. Grâce à Bertrand Delanoë, on apprend qu'il y a une porte dérobée au Centre des congrès de Reims. Le maire de Paris l'a utilisée pour sortir sans être confronté aux questions des journalistes, sur une situation dont il doit avoir lui-même bien du mal à savoir comment elle va se décanter.

02h44. Martine Aubry part elle murée dans un quasi silence, le masque des mauvais jours greffé au visage. Quelques secondes plus tard, loin des journalistes, c'est pourtant une Martine Aubry hilare que Rue89 a aperçu à travers les vitres du Centre des congrès.

Mais la consigne devait être d'afficher cette nuit un air grave. En témoigne la seule phrase lâchée par Arnaud Montebourg, un de ses partisans: "C'est extrêmement difficile à vivre, vous comprendrez que l'on préfère garder le silence."

02h30. Au tour de Benoît Hamon de quitter le Centre des congrès et d'acter l'échec de la soirée: "La Commission des résolutions n'est pas parvenue à dégager autour de la motion de E de Ségolène Royal une synthèse." Et au quadragénaire de s'en prendre aux mêmes déclarations précédentes de l'ex-candidate socialiste à la présidentielle:

"Ce qui s'est joué ce soir, ce n'est pas une bataille entre le jeune parti et le vieux parti. Je n'ai pas l'impression d'appartenir au vieux parti, parce qu'on a cherché jusqu'au bout à se rassembler."

Les représentants de l'"autre âge", selon le député européen, sont plutôt ceux qui, comme Ségolène Royal, ont bénéficié du soutien de "grosses fédérations, où justement là le vieux parti amène à cadenasser les résultats et à gonfler considérablement les résultats".

Quant à lui, il est "toujours candidat ce soir et demain matin au changement". Un changement "ancré à gauche", plutôt qu'un changement "qui amène à regarder beaucoup plus sur la droite", et qu'il souhaiterait réaliser avec le soutien de Martine Aubry. (Voir la vidéo)



02h13. Pierre Moscovici, l'un des principaux animateurs de la motion de Bertrand Delanoë, descend voir les journalistes. Il confirme d'abord l'absence totale d'accord, avant de réagir vivement aux déclarations précédentes de Ségolène Royal:

"On ne peut pas à la fois vouloir diriger le parti et ne pas accepter des règles qui sont communément admises. Il ne s'agit pas d'un 'autre âge', ce sont les règles du Parti socialiste, ce sont ses statuts. (...) On ne peut pas à la fois jouer à un jeu et changer la règle du jeu." (Ecouter le son)



Pierre Moscovici ajoute que "ça paraîtrait logique" que lorsque que la motion arrivée en tête ne parvient pas à dégager de majorité, que ce soit à la motion arrivée en seconde position (en l'occurrence, celle qu'il défend) de tenter de le faire et de proposer un candidat issu de ses rangs.

Aucun nom n'est toutefois confirmé. Pas plus le sien que celui du maire de Paris. Seules les candidatures de Ségolène Royal et Benoît Hamon demeurent donc officiellement en lice.

02h05. Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon, accompagnés chacun de leur soutien le plus proche (respectivement Harlem Désir, François Lamy et Henri Emmanuelli), terminent leur aparté à six sans avoir trouvé d'accord. Martine Aubry a proposé à Bertrand Delanoë de choisir Benoît Hamon comme candidat commun, mais le maire de Paris a refusé.

01h32. A peine deux heures de débats et c'est déjà fini! Ségolène Royal quitte la Commission des résolutions. La séance n'a pas repris à l'issue de la suspension: Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon se sont isolés pour examiner leurs points d'accord.

Considérant la pratique inacceptable, la désormais candidate au poste de Premier secrétaire, Ségolène Royal, suivie de la majorité de ses partisans, a donc claqué la porte, non sans dénoncer des "méthodes d'un autre âge":

"La main tendue que nous avions offerte à l'ensemble des autres projets qui ont émergé lors de ce congrès n'a pas été saisie. (...) Maintenant, j'en appelle à tous les militants du Parti socialiste qui vont avoir à prendre toutes leurs responsabilités. (...)

Ils vont avoir à choisir entre le retour d'un parti aux méthodes d'un autre âge, celles à laquelle nous assistons, et un nouveau Parti socialiste tourné vers l'avenir, avec une nouvelle génération." (Voir la vidéo)



00h08. Premier thème débattu en Commission des résolutions: justement la question des alliances avec le MoDem et la proposition de Ségolène Royal (voir note précédente). Les motions de Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon refusent cette proposition.

François Hollande, actuel Premier secrétaire mais aussi soutien de Bertrand Delanoë, demande que ce refus soit acté par un vote. Le camp Royal s'y oppose, de peur d'être mis en minorité, et obtient la première suspension de séance de la nuit.

23h34. L'un des principaux points d'achoppement abordé lors de cette Commission des résolutions est la question des alliances avec le MoDem. A la lecture des motions, les positions divergent.

Si Martine Aubry n'exclut pas que "le PS agisse avec d'autres démocrates", Bertrand Delanoë considère en revanche que les alliances "doivent être à gauche" et constate "lucidement" que le centre "n'est pas à gauche", et Benoît Hamon pose comme "préalable le refus d'alliance au centre".

Pour passer outre ce désaccord, Ségolène Royal a proposé plus tôt dans la journée, durant son discours, "une consultation directe des militants sur la question" le moment venu. Tonnerre d'applaudissements des délégués socialistes, qui scandent: "Un vote, un vote, un vote..."

Deux minutes plus tard, Ségolène Royal reprend la parole et conclut sur le sujet d'un ton comminatoire: "Cette question ne pourra plus servir de prétexte au refus du rassemblement autour de la motion arrivée en tête." (Voir la vidéo)



23h04. Les 102 socialistes présents au sein de la Commission des résolutions sont tous arrivés depuis une demi-heure. Pour l'heure, aucun n'en est encore ressorti. Rien ne filtre. Pas non plus de textos notables échangés avec les journalistes (oui, souvent ça marche comme ça).

Des journalistes qui ne sont plus dans la très équipée salle de presse du Parc des expositions, mais dans le hall d'entrée du Centre des congrès, de l'autre côté de Reims (oui, le Parti socialiste a eu envie de changer d'endroit pour cette "nuit des longs couteaux).

21h15. En début de soirée, avant le démarrage de la Commission des résolutions, tandis qu’il parlait devant les représentants de la motion de Delanoë dont il est co-signataire, François Hollande, actuel Premier secrétaire, semblait préoccupé.

Alors qu’il venait de plaider, non sans réserves, en faveur d’une recherche de majorité avec les motions Aubry et Hamon, avec comme candidat à sa succession Bertrand Delanoë, il a fait part de son souci de voir Ségolène Royal élue le 20 au soir.

"Il y a un risque", a-t-il répété avant d’inviter l’assistance à faire en sorte que la décision de cette nuit ne soit pas infirmée dans les urnes par la base. Et n’ouvre une crise au sein du parti. (Christiane Chombeau)

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