Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon Mulhouse3
12 novembre 2008

Le "ni-ni" du gouvernement sur les commémorations

Le "ni-ni" du gouvernement sur les commémorations

   Sur le plan du calendrier, Jean-Marie Bockel entend ne rien remettre en cause. Le gouvernement va se servir en revanche du rapport Kaspi pour opposer une fin de non-recevoir aux nouvelles demandes.       

REUTERS/POOL

Sur le plan du calendrier, Jean-Marie Bockel entend ne rien remettre en cause. Le gouvernement va se servir en revanche du rapport Kaspi pour opposer une fin de non-recevoir aux nouvelles demandes.

   

Ni remise en cause des douze commémorations actuelles, ni nouvelles dates :  le gouvernement a choisi de se servir du rapport Kaspi sur la "modernisation des commémorations publiques", qui lui a été officiellement remis mercredi 12 novembre, pour ne rien faire. Ou plutôt pour stopper l'inflation mémorielle initiée sous la présidence de Jacques Chirac.

L'une des principales recommandations de la commission était de ramener à trois le nombre de commémorations nationales (11-Novembre, 8-Mai, 14-Juillet). Le secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, Jean-Marie Bockel, récipendiaire du rapport, y répond  : "Je suis d'accord, ces trois dates revêtent une signification particulière (...) mais je ne crois pas pour autant qu'il convienne de supprimer les autres dates commémoratives."

De 1999 à 20O7, le nombre de commémorations publiques a été doublé, avec six nouvelles dates : la journée d'hommage aux morts pour la France en Indochine (8 juin), l'hommage aux Justes de France (16 juillet), la journée d'hommage aux harkis (25 septembre), celle aux anciens combattants d'Algérie, du Maroc et de la Tunisie (5 décembre), l'anniversaire du discours du général de Gaulle (18 juin) et la commémoration de l'abolition de l'esclavage (10 mai). Nicolas Sarkozy lui-même a ajouté à cette liste un hommage exceptionnel à Guy Môquet en 2007.

Puisque sa lettre de mission lui demandait "d'évaluer la multiplication actuelle des commémorations, leur sens et leur charge mémorielle", la commission présidée par le professeur André Kaspi a conclu à l'inflation des dates et plaidé pour "des formes nouvelles de commémoration", comme le tourisme de mémoire, les projets pédagogiques dans les écoles et l'organisation de grands évènements médiatiques, dont l'organisation du dernier 11-Novembre a été une illustration.

Jean-Marie Bockel promet aux membres de la commission d'explorer et de mettre en œuvre cette série de propositions. "Les cérémonies doivent évoluer, pas pour le bénéfice ou le plaisir de changer, mais pour toucher un public plus jeune qui n'a pas connu ce que nous commémorons", indiquait lui-même le chef de l'État, le 10 janvier 2008.

Mais, sur le plan du calendrier, Jean-Marie Bockel entend ne rien remettre en cause. Le gouvernement va se servir, en revanche, du rapport pour opposer une fin de non-recevoir aux nouvelles demandes : première réunion du Conseil national de la résistance, Journée de l'Europe, ou remplacement du 8-Mai, célébrant la victoire sur l'Allemagne nazie, par une journée européenne le 9 mai, comme l'a proposé le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet.

Le gouvernement et sa majorité sont partisans du statu quo. Jugeant prématurée la création d'un jour férié commun aux pays de l'Union européenne, l'UMP s'est ainsi déclarée "extrêmement attachée au 8-Mai et au 11-Novembre". Et le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, s'est dit "totalement hostile" à l'idée de supprimer des "rendez-vous nationaux de commémoration", exprimant le souci de "reconstituer une identité française".

Christophe Jakubyszyn


Retrouvez moi : http://monmulhouse.canalblog.com/








Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité