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Mon Mulhouse3
12 novembre 2008

Les "quadras" du PS n'en finissent plus d'attendre leur tour

Les "quadras" du PS n'en finissent plus d'attendre leur tour

Cela fait une bonne dizaine d'années que cette génération attend son heure. Onze ans exactement, puisque c'est la victoire de la gauche en 1997 qui l'a propulsée sur les bancs de l'Assemblée. Les choses se sont gâtées quand, en 2000, après la démission de Dominique Strauss-Kahn, Lionel Jospin a rappelé au gouvernement deux piliers de l'ère Mitterrand, Jack Lang et Laurent Fabius. L'aîné de cette jeune garde à dominante blanche et masculine, Pierre Moscovici, 39 ans à l'époque, 51 ans aujourd'hui, est le seul que Lionel Jospin, à l'époque, avait nommé ministre. Les autres ont dû passer leur tour.

Vincent Peillon est de ceux là. En 2000, il était membre du bureau national du PS. "Depuis sept ans", précise-t-il. "Jospin, à l'époque, a raté l'occasion de faire monter les plus jeunes comme l'avait fait Mitterrand avec sa propre génération. Face aux difficultés, il a fait revenir les anciens. Il a pensé qu'il avait le temps, que le saut de génération se ferait en 2002. On sait ce qu'il advint."

La roue tourne et le député européen, ancien porte-parole du PS et principal artisan de la motion Royal pourrait incarner, avec d'autres, ce "saut générationnel" dans la nouvelle direction du PS. "Il faut renouveler profondément nos dirigeants, a-t-il déclaré dimanche 9 novembre sur France 5, Obama est plus jeune que moi."

Stoppés dans leur élan en 2000, les quadras socialistes ont subi un "deuxième moment de paralysie", au congrès de Dijon en mai 2003 lorsque François Hollande s'est ingénié à caser tous les "anciens" dans une grande motion de synthèse. Le Nouveau Parti socialiste (NPS), créé un an plus tôt dans la foulée du 21 avril 2002, incarnait alors la jeunesse du parti. Porté par le duo Peillon-Montebourg (mais aussi par Benoît Hamon et Julien Dray), NPS arrache 16,8 % des voix et 7 sièges au bureau national à Dijon. Mais il éclate deux ans plus tard au congrès du Mans. "Hollande et ses amis n'ont eu de cesse de taper sur la jeunesse, juge, amer, Arnaud Montebourg. L'ancien comparse de Vincent Peillon s'est fait débarquer en juillet de son poste de premier vice-président du groupe PS de l'Assemblée. "Pour avoir osé être candidat contre Jean-Marc Ayrault, commente-t-il. Ben quoi ! C'est interdit ?" Il poursuit : "François Hollande a systématiquement rejeté tous les thèmes que nous portions : la VIe République, la réforme des institutions, la lutte contre les paradis fiscaux."

 

"TROP CONSANGUIN"

 

Tous les quadras socialistes ne courent pas le grand prix de Reims dans l'écurie Royal. A l'instar de Vincent Peillon, Gaëtan Gorce et Manuel Valls ont pris, eux aussi, leurs quartiers chez l'ex-candidate. Mais Pierre Moscovici s'est finalement rangé derrière Bertrand Delanoë et Arnaud Montebourg derrière Martine Aubry. "L'appartenance a une génération n'est pas en soi un discours politique", justifie Vincent Peillon. Le député de la Nièvre Gaëtan Gorce lui fait écho en soulignant que "la rénovation du PS est un drapeau derrière lequel on a rangé des marchandises bien différentes". En juillet 2007, M. Gorce avait participé à "l'appel des rénovateurs" initié par le maire d'Evry, Manuel Valls, dans la foulée de l'élection présidentielle. Une nouvelle fois, cette tentative pour la nouvelle génération de s'imposer aux avant-postes avait échoué. "J'avais sous-estimé le poids de l'appareil et les inimitiés de ces gens entre eux, notamment au sein de NPS", confie aujourd'hui Manuel Valls. Ce que confirme Malek Boutih, 44 ans. Secrétaire national issu de cette "diversité" que le PS a tant de mal à faire émerger, il pointe "la prodigieuse faculté de chaque nouvelle génération à reproduire les pires travers de la précédente". S'il peine à renouveler ses cadres, le PS "est surtout trop consanguin", souligne-t-il encore " Il faut, dit-il, ouvrir en grand les portes du parti, aux gens de toutes origines, notamment aux trentenaires qui sont totalement absents dans les instances."

"Le renouvellement est amorcé au niveau local, nuance pour sa part Manuel Valls, la nouvelle direction du PS doit puiser dans ce vivier." Et de conclure : "Il faut que l'un d'entre nous soit candidat en 2017."

Christine Garin


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