Trop de commémorations, un rapport
Le traditionnel défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées
© France 2Le
document dont fait état lundi le Figaro résulte d'une commission
présidée par l'historien André Kaspi à la demande de l'Elysée. Il fait
écho aux récriminations du candidat Nicolas Sarkozy contre ce qu'il
voit comme un penchant à la "repentance" dans le pays.
Les dates retenus sont le 14 juillet, le 11 novembre et le 8 mai.
"Il
n'est pas sain qu'en l'espace d'un demi-siècle, le nombre de
commémorations ait doublé. Il n'est pas admissible que la Nation cède
aux intérêts communautaristes et que l'on multiplie les journées de
repentance pour satisfaire un groupe de victimes", dit le rapport cité
par le Figaro.
"Ce serait affaiblir la conscience nationale, susciter d'autres demandes et diluer la portée des commémorations ", ajoute-t-il.
La moitié des dates en question a été instaurée sous Jacques Chirac, de
la célébration de l'abolition de l'esclavage (10 mai) à l'hommage aux
morts de la guerre d'Indochine (8 juin) en passant par l'hommage aux
Justes de France - ayant sauvé des Juifs pendant l'Occupation - (16
juillet) aux Harkis (25 septembre) et aux morts de la guerre d'Algérie
(5 décembre).
Ce que les rapporteurs voient comme le "communautarisme" déclenche de
nouvelles demandes incessantes, soulignent les rapporteurs.
Ils pensent donc qu'il ne faut garder sur le plan national que le 11
novembre, jour de l'armistice de la Première guerre mondiale, pour
l'hommage à toutes les victimes, le 8 mai, pour la victoire sur le
nazisme, et le 14 juillet, pour la chute de la Bastille en 1789,
symbole du triomphe des valeurs républicaines sur l'arbitraire.
Il faudrait aussi changer le type de commémorations en essayant d'y
associer un public plus large, notamment dans la jeunesse et chez les
écoliers, estiment les rapporteurs.
Les autres dates pourront donner lieu à des cérémonies plus réduites,
locales ou limitées à une seule année, comme le 60e anniversaire du
débarquement en Normandie, ajoutent-ils.
Dans le Figaro, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants Jean-Marie
Bockel et le président du groupe UMP à l'Assemblée Jean-François Copé
se sont dits opposés à la suppression de commémorations.
Le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran),
Patrick Lozes, a quant à lui estimé lundi que supprimer certaines de
ces commémorations serait prendre le risque de déclencher une
"concurrence des mémoires" néfaste.
Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a lui aussi dénoncé par avance une telle mesure.
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