Mulhouse Patrimoine Le Bollwerk va être sérieusement lifté
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La tour a sérieusement besoin d’un ravalement. Mais pas seulement. Jean-Paul Domb
Le conseil municipal a donné son accord : on va retaper la tour fétiche du vieux Mulhouse. En principe l’an prochain.
C’est
un fait qu’elle a piteuse mine, la tour du Bollwerk. Les ans en sont la
cause. Sa dernière rénovation remonte au milieu des années
soixante-dix. Plus de 30 ans, ça commence à faire. Dans sa séance de
septembre, le conseil municipal a approuvé un programme complet de
restauration — aussi bien extérieur qu’intérieur.
Le Bollwerk est
classé depuis longtemps : 1898. C’est donc l’architecte en chef des
Monuments historiques qui assurera la maîtrise d’œuvre des travaux —
dont le lancement est prévu pour l’année prochaine ou, dans la moins
favorable des hypothèses, pour 2010. La tour, qui en a vu beaucoup
d’autres, tiendra bien encore jusque-là.
Le programme de
restauration est estimé à 300 000 euros : 90 000 par la Ville, autant
par le Département et 120 000 par la Direction régionale des affaires
culturelles — avantage du classement comme dans le cas du temple
Saint-Etienne.
Aspect inchangé
Il
s’agira d’abord de nettoyer les façades, de colmater les fissures, d’y
appliquer un crépi et un enduit spécial facilitant le "glissement" des
gouttes de pluie. La toiture ainsi que les dalles du sol seront
refaites. Concernés également la galerie côté rue de la Justice et
l’intérieur de l’édifice.
Le but de l’intervention est donc
d’assurer la pérennité du bâtiment et d’améliorer son aspect — mais
sans modifier ce dernier, auquel les Mulhousiens sont définitivement
accoutumés. Cela n’a pas toujours été le cas dans le passé.
Tour de défense, le Bollwerk n’a jamais été une porte de la ville. Un plan du XVIe siècle le montre crénelé. Au XVIIe
siècle, on coiffe la tour d’un toit plat à quatre pentes, qui sera
équipé d’un clocheton et même d’une horloge. La forme actuelle du toit
ne date que d’une restauration de 1892.
Âne et cochons
Au
cours de sa longue histoire, le Bollwerk a servi de dépôt de munitions
puis d’entrepôt. Il a changé de nom : tour de l’Âne, tour Blanche et
même tour des Cochons parce que l’abattoir se trouvait juste à côté au
XIXe siècle. Et voilà qu’aujourd’hui il regarde passer le tramway.
La
cité du Bollwerk : c’est l’expression qu’on a longtemps utilisée pour
éviter de répéter Mulhouse. Dans les années soixante-dix, sa paternité
était revendiquée par un journaliste belfortain installé à Mulhouse,
qui disait l’avoir fabriquée à l’image de la cité du Lion. Aujourd’hui,
on parle aussi de la cité de la Tour de l’Europe, sa rivale toute
proche.
Stéphane Samacoïtz
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