POLITIQUE Sarkozy veut faire interdire une poupée vaudou à son effigie
POLITIQUE
NOUVELOBS.COM | 23.10.2008 | 12:57
Nicolas Sarkozy assigne en référé les éditions K&B, afin qu'elles retirent des poupées vaudou à son effigie, qu'elles commercialisent sur internet depuis quinze jour.
La poupée vaudou à l'effigie de Nicolas Sarkozy (AP).
Le
tribunal de grande instance de Paris révèle, jeudi 23 octobre, que
Nicolas Sarkozy assigne vendredi en référé les éditions K&B, afin
qu'elles retirent des poupées vaudou à son effigie qu'elles
commercialisent sur internet depuis quinze jours.
L'audience se tiendra à 15h devant le juge des référés Isabelle Nicolle.
Depuis début octobre, la maison d'édition K&B commercialise des
manuels vaudous, tirés à environ 12.000 exemplaires et vendus 12,95
euros, auxquels sont jointes des poupées à l'effigie de Nicolas Sarkozy
ou de Ségolène Royal (bleu pour lui, rouge pour elle), ainsi qu'un lot
de 12 aiguilles.
"Casse-toi pauv'con"
Sur les poupées représentant le chef de l'Etat figurent des
inscriptions qui font référence à des épisodes de son parcours
politique ou du début de son quinquennat telles que "Travailler plus
pour gagner plus", "Racaille", "Textos" ou encore "Casse-toi pauv'con".
Sur celles de Ségolène Royal sont notamment inscrits "Vive le Québec
libre" ou "Justice chinoise". Si Me Jean-Pierre Mignard, avocat de
Ségolène Royal, juge la poupée de "mauvais goût", il a affirmé ne "pas
envisager d'action en justice".
Pour sa part, l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, avait
adressé le 16 octobre un courrier à la société Tear Prod, maison-mère
des éditions K&B, afin de réclamer le retrait de ces poupées,
vendues dans les librairies en ligne. Face au silence de l'entreprise,
le chef de l'Etat a décidé de l'assigner en justice pour "violation du
droit à l'image".
"Trouble manifestement illicite"
Concrètement, il lui reproche d'"avoir diffusé, sans son autorisation,
et à des fins commerciales, une poupée vaudou à son effigie".
Afin de mettre un terme à ce "trouble manifestement illicite", Nicolas
Sarkozy demande "la cessation de la diffusion de la poupée", sous
astreinte de 1.000 euros par infraction.
Il demande à Tear Prod, en redressement judiciaire depuis le mois de
mars, un euro de dommages et intérêts au titre de son préjudice moral.
Me Herzog devrait arguer vendredi qu'une telle pratique "ne participe
pas l'existence de la liberté d'expression" et "n'est justifiée par
aucun motif légitime d'information du public".
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