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Mon Mulhouse3
6 octobre 2008

Quand le reste du monde est tendu, le Groland est détendu

sur le terrain

               
Quand le reste du monde est tendu, le Groland est détendu
                               

 

       

GRD. Depuis 1992, ces trois lettres sont un signe de reconnaissance. Au milieu des bouchons parisiens ou sur un chemin vicinal de Martigny-les-Gerbonvaux, dans les Vosges, on les lit dans l'ovale blanc où d'autres pare-chocs affichent un « F » ou un “GB”. Ceci fait sans doute de Groland la seule émission du PAF à laquelle des Français s'identifient.

Sur les ponts de la route départementale 1091, des Isérois ont tagué un « G » devant le nom de la rivière du coin, la Romanche. Pour que ce soit tous les jours gromanche, le septième jour de la semaine chez les Grolandais. Les citoyens de la ville d'Angoulême, de la commune libre de Montmartre ou de la région Picardie ont décidé de se jumeler avec le Groland.

Certains de ces patriotes poussent le loyalisme jusqu'à l'ambassade de la Présipauté à Paris. Elle se trouve légèrement à l'écart des quartiers diplomatiques, à La Plaine Saint-Denis, dans cette partie du 9-3 dévolue aux studios télé. L'émission de Canal+ occupe deux bâtiments. L'un abrite le plateau, voisin de celui des Guignols de l'Info, et l'autre, la production, qui fait aussi office de représentation diplomatique.

Même la police arbore des autocollants « GRD »

« On a toujours quelques kits citoyens en réserve, au cas où la prod serait fermée », assurent les responsables du casting Isabelle et Isabelle, alias Zabou. Des gens débarquent à l'improviste et repartent avec le kit, deux autocollants et un passeport attestant de leur citoyenneté grolandaise. Même des policiers en uniforme sont venus chercher le leur. « Une fois, j'en ai aussi vu un sur une voiture de patrouille », relate Zabou.

D'autres envoient des demandes par lettre à l'ambassade, 25 par jour en moyenne depuis la création de Groland, il y a seize ans. Les actualités hebdomadaires de la Présipauté attirent jusqu'à 1,9 million de téléspectateurs chaque samedi soir.

L'émission est « déconseillée aux moins de dix ans », mais sans limite supérieure. Beaucoup de « petits vieux” parmi les fidèles, comme parmi les comédiens ou figurants des sketches, qu'on retrouve dans des situations pour le moins baroques. “Les vieux, ils n'ont rien à perdre”, analyse Gustave de Kervern, l'un des auteurs. “Quand t'es en fin de vie, t'es capable de faire n'importe quoi, alors si en plus tu t'amuses… »

« Il y a des gens de droite ici. Pas beaucoup, mais il y en a »

Quand on se promène dans l'ambassade du Groland, on baigne dans une joyeuse ambiance, on jouit de lois beaucoup plus relax qu'en France (on peut fumer dans les bureaux) et on décèle un soupçon de politique sur les affiches épinglées aux murs. « Il y a des gens de droite ici », assure Zabou. « Pas beaucoup, mais il y en a. »

Les auteurs de l'émission, des ados attardés dont le plus jeune doit friser le demi-siècle, revendiquent une sensibilité de gauche, tout en se retrouvant à peu près nulle part dans le paysage politique actuel et en s'amusant à taper tous azimuts. Ils ont une petite idée du profil des Grolandais, et aussi des autres, leurs détracteurs, qui les trouvent « vulgaires ». Ils leur répondent « grossiers ». (Voir la vidéo).


Au Groland, on tape beaucoup sur les voisins français. On s'amuse de la « fra-ter-ni-té » de la politicienne Ségolène Royal. A la télé grolandaise, dont les reporters s'appellent Francis Kuntz, Vincent Marronnier, Houlala Ockrent, Minimio Mougeotte ou Raffini Poivre, on offre une tribune hebdomadaire au philosophe Bernard-Henri Siné. On s'efforce de poser des questions vraiment journalistiques au président de la Présipauté, Christophe Salengro -qui vient de convoler avec la belle et vaine Carlita Bruno. Mais le Président est plutôt fumasse avec les journalistes de la GRORTF.

Pour Sylvain Fusée, producteur et réalisateur depuis les débuts, « Groland, c'est avant tout un truc de sales mômes ».

« On se laisse porter par l'aberration générale », résume Benoît Delépine, plus connu sous l'alias de Michael Kael. « Quand on sent que le monde devient plus absurde que nous, on essaie de trouver le cap d'après. »

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