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Mon Mulhouse3
25 septembre 2008

PS : quatre « rassembleurs » et autant de divisions

PS : quatre « rassembleurs » et autant de divisions
                               

 

       

Royal, Delanoë, Aubry et Hamon s’affronteront au congrès de Reims. Avec le risque qu’aucune majorité claire ne se dégage.

Delanoë, Aubry, Royal et Hamon, mardi à Paris (Audrey Cerdan/Rue89)

Ségolène Royal a inventé un nouveau sport, et il se joue à seize. Soit le nombre de « premiers signataires » qui figurent sur sa motion pour le congrès du PS. Une motion intitulée « Tous ensemble, fiers d’être socialistes ». « Ensemble », « Rassemblement »… Il fallait afficher un parti uni, mardi au conseil national du parti.

La cloche a sonné, toutes les motions sont déposées. « Elles sont au nombre de six », annonce d’emblée à la tribune François Rebsamen, numéro deux du PS. Avant de se reprendre aussitôt, pour interroger ironiquement  : « Il n’y en a pas une septième qui vient de tomber  ?  »

Non, il y en a bien quatre majeures et deux plus confidentielles. Chaque famille est rassemblée, mais bien malin est celui qui peut prédire dès aujourd’hui le nom du futur Premier secrétaire, tant ces dits rassemblements cachent un parti morcelé en quatre pôles de force quasi égale.

Royal et son « équipe soudée »

Ségolène Royal est donc arrivée groupée, refusant de confirmer si sa candidature à la tête du PS était ressortie du « frigidaire ». Elle a présenté « une équipe soudée », capable d’incarner « une nouvelle façon de faire de la politique » et de participer aux débats d’idées  : « La fiscalité, l’avenir des systèmes de retraite, la révolution sociale dans l’entreprise… » (Voir la vidéo.)



A côté de ses alliés de longue date, la rejoignent les barons locaux de La ligne claire, le porte-parole du parti Julien Dray, ainsi que Manuel Valls, l’électron libre de l’aile droite du PS.

Pour illustrer cet esprit d’ »équipe », elle n’est pas montée elle-même à la tribune, laissant trois de ses lieutenants la représenter, dont François Rebsamen qui, surfant sur la vague fédératrice, a constaté que « les propositions des uns et des autres se ressemblent fort ».

Delanoë « assume toute l’histoire du PS »

Avant cette invention d’un premier signataire à seize têtes, la dernière nouvelle tombée était le ralliement de Pierre Moscovici à la motion de Bertrand Delanoë. Pierre Moscovici qui a tout tenté pour présenter son propre texte et sa propre candidature, mais -faute de partenaires- a dû se résigner à abandonner son leitmotiv « tout sauf un présidentiable au poste de Premier secrétaire ».

« Il a choisi l’immobilisme avec François Hollande », persifflaient les persiffleurs. « Mais ce Premier secrétaire, on l’a fait ensemble », leur a répondu dans son discours Bertrand Delanoë. Et de poursuivre  : « J’assume toute l’histoire du Parti socialiste, de François Mitterrand à François Hollande. »

Lui aussi entend endosser les habits de rassembleur, car il sait « qu’après le vote des motions, il y a d’autres rassemblements »  : « Si j’étais élu Premier secrétaire, je rassemblerai tous les socialistes sans exception. » Y compris les fabiusiens  ? « Bien sûr  ! » (Voir la vidéo.)



Hamon en rassembleur « historique » de la gauche du parti

Après Ségolène Royal et Bertrand Delanoë, c’est au tour de Benoît Hamon de prôner l’unité, et même un « rassemblement historique » de toute la gauche du PS, « ce qui n’est jamais arrivé depuis 1971 ». Il a réuni sur son nom sept des vingt-et-une contributions (ces textes déposés fin juin avant d’être fondus en plusieurs motions en vue du Congrès et de l’élection du Premier secrétaire).

Dans son sillage  : Henri Emmanuelli, Jean-Luc Mélenchon, Marie-Noëlle Liennemann, Gérard Filoche… Tous unis pour parler d’abord du fond et faire face à « l’échec et l’impasse des solutions libérales » -il a pris comme exemple à la tribune « les milliards injectés par l’Etat américain pour sauver ses banques »-  :

« J’ai beaucoup de fierté aujourd’hui de pouvoir défendre une orientation exigeante en matière de restriction au libre-échange, de réorientation de la construction européenne, de redistribution des richesses, de réhabilitation du rôle de la puissance publique dans le champ économique, d’une meilleure transparence sur les marchés financiers. » (Voir la vidéo)



Aubry ne veut pas « se rassembler comme au Mans »

C’est finalement celle qui a rassemblé depuis le plus longtemps qui a le moins fait parler d’elle. Martine Aubry a ratissé large, des fabusiens aux strausskhaniens. A la manœuvre, on retrouve le maître ès stratégie du parti, Jean-Christophe Cambadélis, qui devra redoubler d’efforts pour faire cohabiter les « zigzagueurs » professionnels, Jack Lang, Laurent Fabius ou encore Arnaud Montebourg.

Mais elle le promet  : hors de question de « se rassembler comme au Mans [lors du dernier congrès de 2005, ndlr] sans avoir débattu », sans avoir arrêté une orientation claire. Elle l’affirme  : « Rien ne serait pire que nous soyons rassemblés sans apporter une réponse forte aux Français. » (Voir la vidéo, avec nos excuses pour la mauvaise qualité du son)



Les deux autres motions n’ont pas pour vocation de porter un leader à la direction du parti, mais ont valeur de témoignage. Le pôle écologique emmené par Christophe Caresche entend mettre l’accent sur « l’urgence environnementale ». Et Franck Pupunat d’Utopia ne veut rien moins que « construire un autre monde ».

Deux motions qui ne devraient pas attirer beaucoup de voix. Ce qui n’empêchera pas toutefois qu’une nette majorité aura beaucoup de mal à se dégager du congrès de Reims, et que le scénario redouté ne se produise  : essayer de rassembler plus de 50% des Français à la présidentielle de 2012 avec un parti emmené par un Premier secrétaire ne représentant pas plus de 30% des adhérents socialistes.

Photo  : Delanoë, Aubry, Royal et Hamon, mardi à Paris (Audrey Cerdan/Rue89)

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