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Mon Mulhouse3
18 septembre 2008

La crise des subprimes se transforme en tempête boursière

La crise des subprimes se transforme en tempête boursière

Jusqu'où ira-t-on dans la "purge" des marchés financiers ? En dépit des actions massives, répétées et coordonnées des autorités monétaires internationales, les places boursières du monde entier n'en finissent pas de plonger.

Jeudi 18 septembre, les marchés asiatiques ont nettement reculé. En clôture l'indice Nikkei à Tokyo a cédé 2,22 %, tandis que le Hangseng de Hongkong s'est replié de 0,05 %, après s'être effondré de plus de 7 % en séance. Même tendance en Europe. A l'ouverture, le CAC 40 a franchi en baisse le seuil des 4000 points, un niveau inédit depuis mai 2005. Les places de Londres et Francfort reculaient aussi. La veille, le Dow Jones et le Nasdaq aux Etats-Unis avaient enregistré des baisses spectaculaires de 4,06 % et 4,94 %. Illustration de la panique, les investisseurs se réfugient sur l'or. Mercredi, l'once de métal précieux a grimpé de 7 % en quelques heures à Londres, cotant jusqu'à 834,02 dollars.

Afin de tenter de calmer les marchés, la Réserve fédérale américaine a annoncé, jeudi matin, qu'elle allait apporter 180 milliards de dollars (plus de 125 milliards d'euros) de liquidités aux marchés. Une intervention massive qui s'ajoute aux milliards qu'elle a déjà débloqués depuis le début de la semaine, notamment les 85 milliards utilisés pour venir au secours de l'assureur AIG. Les autres grandes banques centrales ont promis une action concertée susceptible de rassurer les investisseurs.

Dans la journée, le président américain George Bush a annoncé qu'il annulait deux déplacements dans le pays pour consulter ses principaux conseillers économiques sur la santé de l'économie américaine à Washington. La crise est aiguë. "Wall Street est en train de mourir!", s'alarme le banquier d'un grand établissement américain. Après la déconfiture de la banque d'affaires Bear Stearns, en mars, la mise en faillite de Lehman Brothers dimanche 14 septembre et le rachat précipité de Merrill Lynch, les investisseurs doutent de la solidité de toutes les autres banques d'affaires. Y compris les plus prestigieuses. Mercredi, les titres de Morgan Stanley et de Goldman Sachs, les deux dernières rescapées de la débâcle, ont plongé de 26,20 % et 13,92 %. Pour le marché une banque d'affaires indépendante n'est plus viable. "Ce modèle a vécu", confirme Jean-Manuel Richier, associé chez Citigroup.

La crise a révélé la fragilité de ces établissements dont les revenus dépendent uniquement des activités de marché. Lorsqu'il se disloque, ces banques sont à court de capitaux et menacent de s'écrouler. Le soutien de la part de fonds souverains issus d'Asie et du Moyen-Orient intervenus un temps pour les renflouer n'est lui plus évoqué. Ces derniers auraient été échaudés de voir la valeur de leurs investissements plonger plus bas que terre en quelques mois.

"LA LISTE EST LONGUE"

Pour les analystes, les banques d'affaires de Wall Street ne pourront donc tenir que si elles reviennent à un modèle plus traditionnel en s'adossant à un réseau de banque de détail aux revenus plus stables et profitant des capitaux des dépôts des clients particuliers. Selon le New York Times, Morgan Stanley serait déjà en discussions pour fusionner avec la banque régionale Wachovia, la quatrième des Etats-Unis. Le Wall Street journal évoque, lui, une multitude d'autres partenaires possibles. L'avenir de Goldman Sachs, considéré par certaine comme un gigantesque "hedge funds" (fonds spéculatifs) était sujet à diverses interprétations.

En Europe, même si le modèle de banque d'affaires indépendantes n'existe pas, le marché s'inquiète de l'avenir du secteur bancaire. Les banques devraient en effet subir des répercussions de la faillite de Lehman Brothers et surtout la déroute de l'assureur AIG. Selon le Financial News, cité par Les Echos du jeudi 18 septembre, 70% des dérivés de crédits émis par AIG, soit 307 milliards de dollars au total seraient dans les comptes de banques européennes. En cas de faillite, les plus exposées seraient BNP Paribas, Royal Bank of Scotland, la Société générale et UBS.

En outre les tensions aiguës sur le marché monétaire menacent d'asphyxier certains établissements. La défiance est telle que les banques refusent de se prêter de l'argent entre elles ou à un coût prohibitif. Les plus affectées par la crise sont à court de capitaux. "Qui sera la prochaine victime? La liste est longue", s'alarme un analyste parisien évoquant les difficultés inquiétantes de Fortis, UBS ou Royal Bank of Scotland… Dans l'immédiat les regards se sont focalisés à Londres. La banque britannique Lloyds TSB a annoncé jeudi le rachat de sa consœur en pleine déroute, Halifax Bank of Scotland (HBOS) pour 12,2 milliards de livres (15,4 milliards d'euros). Compte tenu de la gravité et de l'urgence de la situation, le gouvernement s'apprête à modifier la loi sur la concurrence pour autoriser cette opération. "La chose primordiale, comme je l'ai déjà dit et redit est de maintenir la stabilité du système bancaire", avait indiqué la veille le ministre britannique des finances Alistair Darling.

La débandade du système financier mondial aura aussi des répercussions sur l'économie. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a indiqué que les événements récents représentaient "un risque potentiel supplémentaire" pour la croissance mondiale. Le FMI s'attend à un recul à 4% de la croissance dans le monde en 2008 reflétant le ralentissement aux Etats-Unis, en Europe, au Japon et la décélération dans la plupart des marchés émergents. M. Strauss Kahn continue toutefois d'anticiper "une reprise graduelle" de la croissance mondiale en 2009.

Claire Gatinois

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