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Mon Mulhouse3
31 août 2008

La Poste privatisée : un avant-goût assez amer

Droit de suite

               
La Poste privatisée : un avant-goût assez amer
                               

 


       

L'avis du facteur reçu plusieurs jours… après le colis.

Après des mois de rumeurs, La Poste vient de confirmer sa privatisation partielle, à partir de 2010. Rien de réjouissant pour les particuliers, comme j’ai pu à nouveau m’en rendre compte après avoir commandé des livres sur Internet.

Il y a presque un an, je vous racontais mes déboires pour récupérer une commande de livres auprès de Coliposte, la branche d’activités du groupe déjà privatisée. Déboires largement partagées par tous les habitants des quartiers où cette société estime qu’il est trop compliqué de livrer des paquets.

Le même scénario se reproduit, en plus kafkaïen

La semaine dernière, il m’est arrivé exactement la même histoire, mais en plus kafkaïen. Cette fois-ci, j’ai commandé des livres à l’excellent éditeur Guérin spécialisé dans les livres sur la montagne. Au bout d’une semaine sans nouvelles, j’envoie un mail au service commercial qui me rappelle quelques heures plus tard:

»Mais monsieur Servenay, votre commande est déjà arrivée, elle vous attend au bureau de poste ! »

Première surprise : l’expéditeur sait que la commande est arrivée, pas le destinataire. Je file au bureau de poste avec le numéro de colis communiqué par Guerin. Miracle, le colis est bien là. Le guichetier de service -un remplaçant que je ne connaissais pas- me confirme que la livraison des paquets est toujours aussi erratique dans le quartier. « Tout le monde se plaint », dit-il. Précision : j’habite en plein Paris, capitale de la France.

Motif de la non livraison : « pas d’indication d’étage »

Trois jours plus tard, que vois-je arriver dans ma boite aux lettres ? Un avis de passage pour colis, daté du 20 août, alors que nous sommes le 27… cherchez l’erreur. Mieux : le livreur a pris soin d’inscrire un motif parfaitement fallacieux pour justifier sa non livraison du paquet :

« Pas d’indication d’étage »

Evidemment, il n’y a pas d’indication d’étage, puisque les noms des occupants figurent sur l’interphone de l’immeuble.

Résumons : je passe une commande, je paie Coliposte pour me faire livrer, j’attends huit jours une livraison promise en 48 heures dont je ne suis prévenu (officiellement) qu’après être allé la chercher… Bilan : j’ai payé un service à moitié rendu, le livreur a vraisemblablement fait semblant de faire son travail, provoquant ainsi l’irritation du client (moi) et du guichetier qui a le sentiment de faire le travail de son collègue privatisé.

Entre les particuliers et les entreprises, le choix de la rentabilité

Les raisons de ces dysfonctionnements n’ont pas varié par rapport à l’an dernier :

  • Mon quartier de centre-ville n’est pas adapté à la livraison des colis aux particuliers.
  • Comme dans certains quartiers de banlieue, Coliposte a manifestement décidé de réduire ses activités au minimum (un petit tour au bureau de poste et la tournée est finie).
  • Cette activité n’est pas rentable lorsqu’elle s’adresse aux particuliers, alors qu’elle croît de 4% par an, selon les chiffres de Coliposte. En revanche, c’est une vache à lait pour les entreprises qui, elles, sont livrées sans délai.
  • Privatisée depuis 1996, la Deutsche Post a considérablement réduit son rythme de tournées aux particuliers dans certaines zones (courrier deux fois par semaine).

Si j’ai bien suivi les explications de Jean-Claude Bailly, PDG de la Poste, il reste encore deux ans avant que les activités postales ne basculent dans le champ de la concurrence ouverte, le 1er janvier 2011. Il me reste donc deux solutions :

  • Trouver un concurrent sérieux à Coliposte, qui me garantira un service de livraison.
  • Retrouver le chemin des librairies réelles.

Par acquit de conscience, je suis allé vérifier sur le site de Coliposte leur définition de la qualité du service. Elle n’a pas changé depuis un an mais elle est toujours aussi mensongère :

Qu’est-ce que la qualité pour ColiPoste ?
« C’est offrir le bon service à nos clients de manière durable et reproductible à tous les niveaux de la chaîne de traitement. C’est également offrir le même niveau de service à tous nos clients sur tout le territoire.  »

Article suivi : Quand la Poste renonce à distribuer les colis en banlieue

Retrouvez moi : http://monmulhouse.canalblog.com/



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