La croissance française est en berne. Selon les chiffres rendus public par l'Insee, jeudi 14 août, le produit intérieur brut a en effet reculé de 0,3% au deuxième trimestre 2008, diminuant pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2002. Jusqu'ici, l'Insee prévoyait une croissance de 0,2% sur la période.
Ce chiffre est une première estimation, susceptible d'être révisée, ce qui a d'ailleurs été le cas pour celui du premier trimestre (+0,4%, contre +0,5% en première estimation). Il s'explique notamment par une consommation atone (+0,1%) et un investissement et des exportations en forte baisse (-1,5% et -2%).

Le gouvernement prévoit au moins 1,7%

Sur France Inter, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a estimé qu'il était "totalement inexact de parler de récession", en rappelant qu'une récession correspond à une contraction du PIB durant deux trimestres consécutifs. Elle a attribué l'essentiel de ce mauvais chiffre aux facteurs internationaux, comme les cours élevés du pétrole ou l'affaiblissement du pétrole, et a prévu un rebond fin 2008 ou début 2009.
L'acquis de croissance à la fin du deuxième trimestre, c'est-à-dire le niveau de croissance que l'économie française est sûre d'atteindre en 2008 si la croissance des deux derniers trimestres est au moins égale à zéro, a été revu à la baisse par l'Insee à 0,9% contre 1,2% auparavant.
Or, le gouvernement prévoit une croissance comprise entre 1,7% et 2%, avec sans doute un chiffre plus proche de l'hypothèse basse. Matignon a déjà annoncé que François Fillon réunirait lundi à 15 heures les ministres en charge des affaires économiques, financières et des entreprises afin d'étudier les réponses à apporter au problème de la croissance.

Un risque de récession "très grand"

Les analystes ont eux réagi avec pessimisme aux chiffres de la croissance. Selon Nicolas Bouzou (Astérès), "l'économie française est frappée de trois maux": un environnement international dégradé, la hausse tendancielle des cours des matières premières (et donc de l'inflation) qui frappe la consommation, moteur de la croisssance, et enfin le retournement du marché immobilier. Alexander Law (Xerfi) juge lui que "le risque d'une récession est désormais très grand", quand Marc Touati (Global Equities) évoque lui "une récession au moins aussi grave que celle de 1993", quand le PIB avait diminué de 1%.
Selon les prévisionnistes, le troisième trimestre devrait être du même niveau que le deuxième, avant un possible rebond au quatrième. Sur l'année, la croissance devrait être comprise entre 1% et 1,5%, ce qui mettrait à mal le déficit budgétaire, que le gouvernement voulait "tenir" dans la limite des 3%, mais avec une prévision de croissance de 2,25%.

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