Ouverture de la 17e conférence sur le Sida à Mexico
MEXICO
NOUVELOBS.COM | 04.08.2008 | 13:17
C'est la première fois qu'un pays d'Amérique latine accueille ce rendez-vous international de la lutte contre la pandémie. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a admis qu'"un effort plus important est requis", tandis que le président mexicain Felipe Calderon a été ovationné quand il a annoncé que son gouvernement fournirait gratuitement les médicaments aux séropositifs.
(Reuters)
La 17e conférence mondiale sur le
SIDA s'est ouverte dimanche soir 3 août à Mexico en présence du
secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, du président mexicain
Felipe Calderon et de milliers de participants, chercheurs, médecins et
autres représentants d'associations.
C'est la première fois qu'un pays d'Amérique latine accueille ce grand
rendez-vous international de la lutte contre la pandémie de SIDA.
Cette année, une jeune séropositive hondurienne de 12 ans, Keren
Dunaway, l'une des plus célèbres militantes anti-SIDA du continent, est
montée à la tribune lors de la séance inaugurale de la conférence aux
côtés du président mexicain et du secrétaire général e l'ONU. "Beaucoup
d'entre nous voulons être médecin, instituteurs. Je veux être
chanteuse, mais réaliser ces rêves ne sera possible que si les
médicaments sont garantis, que si l'on nous accepte dans les centres
éducatifs et que si l'on nous laisse grandir sans violence,
stigmatisation ou discrimination", a-t-elle lancé.
"Que nos gouvernements prennent en compte notre opinion et nos
besoins", a-t-elle conclu. Cette jeune fille est devenue le héraut de
la cause des enfants infectés par le VIH dans une Amérique latine où
peu d'enfants contaminés par le virus du SIDA osent briser le silence
et révéler leur séropositivité à leurs camarades de classe par crainte
d'être rejetés et montrés du doigt.
Sortir du silence
Keren Dunaway veut encourager d'autres enfants séropositifs à suivre
son exemple et à sortir du silence, mais ce n'est pas chose aisée dans
une Amérique latine où il est souvent encore tabou de parler
ouvertement de sexualité.
Les efforts de Keren pour briser le silence autour des enfants
séropositifs interviennent sur fond d'une pandémie qui touche de plus
en plus de jeunes. Ainsi, en 2007, près de la moitié (45%) des
séropositifs dans le monde étaient âgés de 15 à 24 ans, selon le
rapport 2008 de l'ONUSIDA publié quelques jours avant l'ouverture de la
conférence de Mexico. En Amérique latine, seulement un tiers des
enfants séropositifs bénéficient d'un traitement antirétroviral (contre
60% des adultes infectés).
"Nous devons faire mieux"
Dans la lutte contre le sida, "nous pouvons et nous devons faire
mieux", a affirmé d'entrée Pedro Cahn, président de la société
internationale du sida, qui organise cette conférence sur le thème
"Agir partout maintenant".
Il a reconnu qu'"après tant de progrès", le monde ne semblait pas prêt
à tenir l'engagement formulé en 2006 par l'Onu d'un accès pour tous au
traitement et à la prévention en 2010.
Mais, a-t-il poursuivi, "ne pas tenir ces engagements aura un impact
sur des millions de vies, et on ne peut pas permettre que cela arrive".
"La victoire est encore à notre portée", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a admis qu'"un
effort plus important est requis", affirmant que "les budgets devront
considérablement augmenter au cours des prochaines décennies". "Comptez
sur moi, je travaillerai à mobiliser les fonds, et à ce que le sida
reste une priorité pour les Nations unies", a-t-il affirmé.
Calderon ovationné
Enfin le président mexicain Felipe Calderon a été ovationné quand il a
annoncé que son gouvernement fournirait gratuitement les médicaments
antirétroviraux aux séropositifs et qu'il autorisera progressivement
les laboratoires pharmaceutiques étrangers à commercialiser leurs
médicaments au Mexique, même s'ils n'y ont pas d'unités de production,
une obligation jusqu'à ce jour pour vendre ces produits au Mexique.
La conférence réunit jusqu'à vendredi quelque 22.000 personnes,
chercheurs, scientifiques, associatifs, militants et patients qui vont
discuter aussi de toutes les questions autour du sida, des recherches
sur les traitements ou le vaccin à la discrimination dont souffrent les
séropositifs dans plusieurs régions du monde.
Prévention
La prévention -circoncision, préservatifs...- sera au premier rang des
préoccupations. "La prévention de nouvelles infections doit être notre
priorité numéro 1, notre priorité numéro 2 et notre priorité numéro 3",
a déclaré dimanche soir l'ex-président du Bostwana Festus Mogae.
Mais on évoquera aussi les défis à affronter pour parvenir, un jour, à trouver un vaccin ou élaborer un gel microbicide.
Le nombre des personnes affectées par le virus atteignait 33 millions
en 2007, avec l'an dernier pas moins de 2,7 millions de nouveaux cas.
Samedi les chiffres concernant les Etats-Unis ont été révisés à la
hausse, de 40.000 personnes infectées à 56.300 en 2006. (avec AP)
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