JO : J-10 La répression s'intensifie en Chine, juge Amnesty
JO : J-10
NOUVELOBS.COM | 29.07.2008 | 14:22
"Les autorités ont utilisé les jeux Olympiques comme un prétexte pour poursuivre, voire intensifier les mesures et les pratiques existantes qui ont conduit à des violations très répandues des droits de l'Homme", juge l'ONG. Pékin dément: "Ceux qui connaissent la Chine ne pourront être d'accord avec ce rapport".
Militaires chinois au Tibet (Reuters)
La
Chine utilise les JO comme prétexte pour renforcer sa répression contre
les défenseurs des droits de l'Homme et vider la capitale des
"indésirables", a déploré lundi 28 juillet Amnesty International dans
un rapport présenté à Hong Kong, alors que les jeux Olympiques de Pékin
s'ouvrent dans moins de deux semaines, le 8 août.
"Les autorités ont utilisé les jeux Olympiques comme un prétexte pour
poursuivre, voire intensifier les mesures et les pratiques existantes
qui ont conduit à des violations très répandues des droits de l'Homme",
juge Amnesty.
Une répression renforcée
"La répression contre les défenseurs des droits de l'Homme, les
journalistes et les avocats s'est renforcée en raison de l'organisation
des jeux Olympiques à Pékin", estime l'organisation de défense des
droits de l'Homme basée à Londres.
"A moins d'un changement radical de la part des autorités, l'héritage
des jeux Olympiques ne sera pas positif pour les droits de l'Homme en
Chine", a mis en garde Amnesty.
Amnesty appelle le Comité olympique international (CIO) et les
dirigeants politiques à être plus exigeants envers Pékin, mettant en
garde contre des mesures encore plus répressives après les jeux
Olympiques.
Cinq mesures
Amnesty énumère cinq mesures pour améliorer la situation des droits de
l'Homme dans le pays, déjà présentées dans une lettre ouverte adressée
au président chinois Hu Jintao.
L'organisation appelle la Chine à "libérer l'ensemble des prisonniers
d'opinion, empêcher la police de procéder à des détentions arbitraires
de signataires de pétitions, rendre publiques la totalité des
statistiques sur la peine de mort et mettre en oeuvre un moratoire sur
les exécutions".
Amnesty souhaite également que Pékin offre aux médias "une liberté
totale" et rende compte de "tous ceux qui ont été tués ou interpellés à
la suite des manifestations de mars 2008 au Tibet".
Répression en amont des JO
Pendant la préparation des JO, Pékin a accentué l'usage de la détention
administrative, en particulier sur les militants des droits de l'Homme
et les mendiants, selon Amnesty.
En janvier, poursuit l'organisation, Pékin a lancé une campagne contre
"les activités illégales qui ternissent l'image de la ville et
troublent l'ordre social".
En mai, les autorités ont adopté une loi de "rééducation par le travail".
En juin, les autorités de Shanghai ont ordonné aux militants et aux
signataires de pétitions de se rendre à la police chaque semaine et ne
ne pas quitter la ville sans autorisation ou se rendre à Pekin durant
les JO.
La persécution contre les journalistes s'est également intensifiée :
Amnesty cite des statistiques du Club de la presse étrangère de Chine
qui recensent 230 cas de journalistes dont le travail a été entravé
par des interférences des autorités, contre 180 cas l'année dernière.
Pour Amnesty, "le danger est qu'après les jeux Olympiques, les
violations des droits de l'Homme se poursuivent ou s'intensifient avec
une attention encore moindre de la communauté internationale".
La Chine dément
Répondant aux critiques, la Chine a défendu son bilan sur les
droits de l'Homme. "Ceux qui connaissent la Chine ne pourront être
d'accord avec ce rapport sur la détérioration des droits de l'Homme"
dans le pays, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires
étrangères, Liu Jianchao.
"Nous espérons que (l'organisation Amnesty) pourra enlever les lunettes
teintées qu'elle porte depuis de nombreuses années pour enfin voir la
Chine de manière objective", a-t-il ajouté lors d'un point-presse
régulier.
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