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Mon Mulhouse3
16 juin 2008

Le juteux marché de la santé

Le juteux marché de la santé

Cette multiplication des offres intervient alors que le secteur de la santé connaît depuis quelques années une mutation en profondeur. D'un côté, les coûts des soins augmentent en raison des progrés technologiques mais aussi de l'allongement de la vie. De l'autre, l'Assurance-Maladie, engoncée dans son déficit, a pour objectif de réduire au plus vite ses dépenses. Il en ressort le désengagement de certaines prestations, l'instauration des franchises médicales et la hausse du forfait hospitalier.


Ces retraits entraînent un transfert progressif de certains remboursements vers les complémentaires santé, mutuelles, assureurs privés ou institutions de prévoyance qui depuis trois ans ont fortement augmenté leurs tarifs. Après les fortes hausses des années précédentes, les tarifs ont moins progressé cette année. Ils ont marqué une pause selon le cabinet de conseil Facts & Figures. Elles sont de 2 à 3 % pour les complémentaires santé individuelles qui concernent principalement les retraités, les fonctionnaires, les jeunes, les salariés de PME, les artisans, les commerçants et les chômeurs. La progression est de 3 à 4 % pour les contrats collectifs souscrits principalement par les salariés d'entreprises du secteur privé.

La quasi-totalité de la population est donc concernée puisqu'à ce jour plus de 90 % des français possèdent une complémentaire santé, les trois quarts des actifs l'ont souscrit par le biais de leur entreprise. Plus de 55 millions de Français sur 61 millions auraient une complémentaire santé. Parmi ceux-ci, environ 35 millions sont couvertes par un contrat individuel et 20 millions par un contrat collectif. Mais à la différence de l'automobile ou de l'habitation, les assureurs jouent sur une corde sensible. La santé et la qualité des soins sont l'une des principales préoccupations des Français après l'emploi et le pouvoir d'achat Les enquêtes d'opinion sont fréquentes pour mesurer l'évolution du sentiment des Français face à l'évolution et à la baisse des remboursements des dépenses de santé.

La marge de manœuvre des assureurs et des mutuelles est cependant faible, le secteur de la santé étant très réglementé. Outre le prix, ils ne peuvent agir que sur la qualité de la prestation. L'innovation est donc indispensable pour se distinguer. En quelques années, les assureurs comme AGF ont développé des plates-formes téléphoniques proposant des réseaux de dentistes et d'opticiens et fournissant des conseils. La MAAF a, de son côté, initié le remboursement, au premier euro et sans ordonnance, du renouvellement des lunettes de vue (part Sécurité sociale et part mutuelle). Beaucoup de compagnies remboursent de nouveaux vaccins sans attendre leur prise en charge par la Sécurité sociale, comme AXA en 2006 pour le vaccin contre le cancer du col de l'utérus.

Mais aujourd'hui la tendance est à la prévention. Il s'agit d'intégrer des prestations de conseils dans les offres. Les campagnes se multiplient contre l'obésité ou la gestion du stress. Les offres concernent de plus en plus le bien-être individuel et le capital santé, d'où les propositions de services avec de la prévention, des aides en ligne pour maigrir, arrêter de fumer, voire un remboursement d'une partie de l'automédication.

Les AGF et MAAF avaient frappé fort en 2006 en décidant de rembourser des yaourts et de la margarine anticholestérol. Officiellement, il s'agissait de sensibiliser les assurés à la réduction du risque cardio-vasculaire. En fait, ce fut un superbe coup marketing. La Mutualité française, qui regroupe l'ensemble des mutuelles santé, représentant plus de 60 % du marché de la complémentaire, a lancé en avril "Priorité santé mutualiste", un service de prévention, d'information, d'orientation et d'accompagnement qui a démarré en Bretagne et dans le Languedoc. Les assureurs utilisent également le Web pour prodiguer des conseils en matière de santé et proposer des services en association avec leur société d'assistance, comme le fait Generali avec Europ Assistance.

Pour attirer les Français qui volontairement ont fait le choix de ne pas s'assurer, MMA a lancé un contrat partiellement remboursable en cas de non-consommation de soin. Les deux tiers des souscripteurs sont des jeunes de moins de 39 ans.

Dominique Gallois

Retrouvez moi : http://monmulhouse.canalblog.com/




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