Sarkozy refait la grille des programmes de TF1
Sarkozy refait la grille des programmes de TF1
Il y a encore peu, celui qui était surnommé en interne le « Roi Soleil
», et se voyait sans doute comme tel, disait avoir choisi la date de
son départ mais se laissait un peu de temps pour la révéler. Nonce
Paolini ne lui a pas laissé le choix, le vieux routier PPDA s'est fait
doubler par une Ferrari en l'espace d'un week-end.
Mais là n'est pas l'essentiel, PPDA a atteint la limite
d'âge et le passage à la trappe des Villeneuve, Le Lay, Mougeotte
laissait à penser que son heure viendrait. Chazal et Pernaut devraient
suivre... Quelques mois, quelques semaines ? Reste une question en
suspens : PPDA partira-t-il discrètement ou livrera-t-il une ultime
bataille sur le mode Sarkozy m'a tuer ?
PPDA trop proche de Namias
Au-delà du sort des individus, qui ne présente aucun intérêt - ils
parviendront tous plus ou moins à se recaser - c'est bien ici la
confirmation de l'emprise présidentielle sur tout le Paysage
Audiovisuel Français qui pose question.
C'est en effet, en ligne directe avec l'Elysée que la
chaîne de Bouygues a pensé la refonte de son information. Nicolas
Sarkozy, comme Martin Bouygues, avait très peu apprécié le combat mené
en interne par le présentateur du 20 heures en faveur du chiraquien
Robert Namias contre l'ancien patron du Figaro, Nicolas Beytout.
Laurence Ferrari : de l'audace !
De son côté, Laurence Ferrari aurait longuement hésité avant de se
lancer. Plus ou moins mise à l'écart il y a deux ans, pour avoir osé
parler de Nicolas Sarkozy comme du futur « candidat à la présidence de la République »,
à la fin d'une interview jugée extrêmement pugnace et critique, elle
s'en était allée rejoindre Canal Plus pour gagner son brevet de fausse
insolente sur les grilles de la chaîne cryptée, et monter sa
florissante société de production, Story Box Press, dont le chiffre
d'affaires dépasserait les 5 millions d'euros. Aujourd'hui, c'est cette
« audace » journalistique qui lui vaut un retour en grâce. De façon
plus prosaïque, Sarkozy n'en pouvait plus de se voir associer à ces
antiquités que sont Chabot et PPDA. Ferrari, ça a plus de gueule !
Sortons les sortants ! Libération se fait encore plus clair, expliquant que le président ne cesse de vanter les mérites de la journaliste : «
selon nos informations, lors d'une récente réunion, Sarkozy a
publiquement fait part de son souhait que Laurence Ferrari prenne les
manettes de la grand-messe de la Une. Une pratique déjà habituelle du
Président puisque c'est lui qui en 2006, alors ministre de l'Intérieur,
avait conseillé à Martin Bouygues d'embaucher Harry Roselmack au poste
de joker du 20 heures de TF1 ».
Impertinence, liberté, insolence, indépendance : Sarkozy adore Ferrari !
En octobre 2007, l'impertinente de service calibrée Canal Plus déclarait au journal belge Le Soir : «
J'ai intégré Canal pour ses valeurs d'indépendance, de liberté et
d'insolence, parce que c'est une chaîne qui aime ouvrir les portes qui
sont fermées. (…) Pour l'instant, j'ai l'envie d'installer Dimanche +,
mais pourquoi pas faire autre chose un jour ? Mais sur Canal ! »
Le journaliste du Soir enchaîne : « Cette indépendance, vous ne l'aviez pas avant sur TF1 ? »
« C'est la différence entre un paquebot et une vedette de compétition :
il y a une inertie. Quand on s'adresse à 10 millions de personnes, on a
d'autres obligations. Aujourd'hui, j'ai trouvé la chaîne qui me
convenait, j'ai monté mon entreprise, ce qui me garantit plus
d'indépendance encore, si c'était possible. Tout ça correspond à des
évolutions dans ma carrière qui me permettent de reprendre en main mon
destin ».
Calamity Jane de l'nterview politique
Indépendance, insolence, impertinence… En deux ans à Canal Plus,
Laurence Ferrari aurait presque réussi, à l'entendre, à se forger une
image de révoltée du PAF, sorte de Calamity Jane de l'interview
politique. Quand le mètre-étalon de l'insolence politique s'appelle
Arlette Chabot... Mais, jusqu'à preuve du contraire, nul n'a encore vu
un homme politique plier sous les assauts de Laurence Ferrari dans sa
sympathique, souriante et guillerette émission du dimanche. Sa dernière prestation face à Rachida Dati en est encore la démonstration.
Un retour à quel prix ?
Désormais, on attend avec impatience l'argumentaire officiel qui
viendra expliquer ce retour inopiné à TF1. Hormis les raisons
inavouables, mais essentielles, que sont l'assurance de préserver le
chiffre d'affaires de sa société de production - selon nos
informations, c'est la garantie de bénéficier de contrats de production
avec TF1 qui a finalement décidé l'impertinente Laurence Ferrari - et
le fait du Prince...
Lundi 09 Juin 2008 - 16:54
Régis Soubrouillard
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