Il y a trente ans, disparaissait Claude François
MUSIQUE
NOUVELOBS.COM | 11.03.2008 | 07:26
Trente ans après sa mort, le 11 mars 1978, le chanteur a vendu plus de 61 millions d'albums. Et les hommages télévisés, les livres, les CD, DVD, voire même sur internet, sont nombreux.
Claude François et les Clodettes
Trente
ans après la mort prématurée de Claude François, la légende n'a rien
perdu de sa puissance. Entre hommages télévisés et radiophoniques,
sorties de livres et de CD, préparation d'un "agenda de sa vie" sur le
web, messe du souvenir et spectacles de sosies, les variations
commémoratives autour du succès de l'idole trop tôt disparue forment un
kaléidoscope aux images pas toujours flatteuses mais révélatrices d'une
histoire bien partie pour durer.
"Personne n'aurait soupçonné ces trente ans de carrière au-delà de son
existence", observe Fabien Lecoeuvre, biographe "officiel" de Claude
François, joint par l'Associated Press. "Ce qui se passe est unique. Je
dis toujours que Claude François est à la France ce qu'Elvis Presley
est à l'Amérique".
Mort accidentellement à l'âge de 39 ans le 11 mars 1978 en pleine
gloire, "Cloclo" a avant tout laissé à ses yeux "une oeuvre musicale"
composée de "277 chansons en 16 ans de carrière". Entre "Belles Belles
Belles", son premier succès, et "Alexandrie Alexandra", l'artiste natif
d'Egypte a tissé une toile de hits et conduit de main de maître ses
relations avec son public.
61 millions de disques vendus
Son succès par delà la mort qui s'est traduit par la vente de plus de
61 millions de disques sur plus de quatre décennies, tient aussi à sa
disparition à l'aube de ses 40 ans. Et "surtout, remarque Fabien
Lecoeuvre, c'est une mort qui prête aux bavardages", un élément
"essentiel" à "tous ceux qui ont eu des destins brisés" pour "traverser
le temps".
Pour le biographe de l'artiste, nul doute que le chanteur du "Téléphone
pleure" avait "dessiné toutes les lignes de sa destinée". "Il avait
très bien compris le star-system" et "le culte de la personnalité",
estime-t-il. S"'il avait un son particulier", "son image était
essentielle. Il avait observé l'être humain", "il en usait et il en
abusait. C'était du marketing avant l'heure".
Rien, à ses yeux, ne peut donc entamer l'aura de l'homme aux costumes
pailletés et aux chorégraphies disco. Pas même ceux qui dévoilent la
"face cachée" peu flatteuse de sa personnalité, ses penchants
tyranniques, ses libertés avec la vérité pour briller un peu plus sous
les feux des médias. Si "tout le monde déverse ses propres histoires",
note-t-il, "si vous expliquez" qu'il y a des "zones d'ombre" et "qu'il
est très controversé", c'est cet ensemble "qui fait que le personnage
est attachant".
Il aurait détesté vieillir
Pour Claude François Jr, l'un des deux fils de l'idole, il est "normal"
que des livres écornent l'image de son père. "Ce n'était pas un ange et
je peux comprendre que certains lui en veuillent", expliquait-il
récemment au Parisien.
Comme lui, Fabien Lecoeuvre imagine que le chanteur "aurait adoré Star
Academy". En revanche, avance le biographe, le chanteur "mal aimé"
"aurait totalement détesté" vieillir. La mort est "un drame affreux
pour les enfants qui restent, mais professionnellement, je suis certain
qu'il aurait adoré la 'sortie"' qu'il a faite, dit-il. Car elle "lui a
permis de commencer son autre carrière".
Une carrière "intemporelle" et pourtant bien incarnée, comme en
attestent les divers parcours des sosies de l'idole, qui, entourés ou
pas de "Clodettes", permettent aux fans de revivre à l'infini leur coup
de foudre pour la star, cette folle communion et l'énergie libératrice
que chacun de ses passages provoquait. Un phénomène décrit dans un
livre, puis dans un film "Podium" en 2004 par Yann Moix avec Benoît
Poelvoorde dans le rôle titre.
Sosies
Aujourd'hui, Claude François revit pour ses admirateurs sous les traits
de Franck D'Auria, sosie -stéphanois- particulièrement apprécié des
fans qui avait quatre ans à la mort du chanteur, Mark Kevin, ou Bastien
Remy, qui écument comités des fêtes, séminaires et autres cérémonies
d'inauguration.
Chaque année aussi, au moment des hommages, son public accomplit son
pèlerinage à sa "Mecque", le moulin de Dannemois, ancienne demeure de
Claude François dans l'Essonne, abritant aujourd'hui un musée dédié au
chanteur. L'émotion devrait être perceptible le 15 mars lors d'une
messe de commémoration à 11h à l'Eglise Notre-Dame d'Auteuil, à Paris,
au milieu du flot de parutions de livres et de CD, pour certains sous
forme de coffrets, ou de DVD.
Sur le Net, Flèche Productions annonce le lancement d'un site officiel
www.claudefrancois.fr , à l'occasion duquel tous ceux qui ont collaboré
avec l'artiste, croisé sa route ou pris une photo sont invités à faire
appel à leur mémoire et "réaliser l'incroyable: reconstituer jour après
jour...l'agenda de sa vie!", ou tout au moins "les 16 années au cours
desquelles il a construit sa légende". (AP)
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